Chronique.
...
MADAGASCAR.
De nouveaux timbres sont à la fabrication.
En attendant, on surcharge en rouge les cartes postales de France
sur trois lignes : Poste
française Madagascar. Nous tenons ce renseignement de M.
Jouisse.
...
MARTINIQUE.
Quoique nous n'éprouvons guère d'enthousiasme pour les produits
coloniaux de France,
résignons-nous cependant, pour ceux que cela intéresse, à
révéler l'existence des timbres-taxe
10 centimes surchargés...
...
SOUDAN FRANÇAIS.
D'après l'Echo de la Timbrologie, il viendrait d'être émis au
type des autres colonies françaises :
Carte postale : 10 c., noir et bleu sur vert d'eau
10 + 10 bleu clair
Carte-lettre : 15 bleu et carmin gris
25 noir rose
...
Page 39 - Enveloppes 1850 et timbres
1856 de Finlande.
Page 41 - Les faux timbres-taxe 10 c.
lithographies de France.
Mulhouse, le 20 février 1895.
Monsieur J.-B. Moens, à Bruxelles,
Je crois bien faire de vous dénoncer ici une grave falsification
du timbre-taxe 10 c. lithographie de France.
Un des membres de notre société en a acheté malheureusement 21
exemplaires à un marchand de Lyon.
Comme président de la Société Philatélique de Mulhouse, j'ai
fait saisir ces 21 timbres, donnant 15 jours
au vendeur pour se justifier : il n'a pu le faire.
Comme nous sommes résolus à poursuivre ces gens-là, je me
permets de vous soumettre un exemplaires de ces
timbres pour que vous puissiez en parler dans votre estimable
journal.
Ainsi que vous le remarquerez, le mot centimes a les lettres plus
maigres : o et n sont trop ouverts, t a le
trait horizontal trop maigre, e pas assez large, s trop étroit ;
à a l'accent trop court, la lettre trop étroite ; percevoir a
les lettres trop maigres ;
Taxe a le 2° jambage plus long que le premier.
Veuillez agréer, etc.
G. Favre,
Président d'honneur de la Société Philatélique de Mulhouse.
A propos de faux timbres.
Monsieur J.-B. Moens, à Bruxelles.
Vous n'ignorez pas qu'aujourd'hui la falsification des timbres a
atteint des proportions considérables et que les
faussaires vont jusqu'à imiter les filigranes ou filagrammes.
Maury indique comme moyen de reconnaître
les timbres faux : l'épaisseur du papier ?? C'est maigre.
Or je lis dans la Revue scientifique un moyen qui semble plus
pratique. Si vous doutez qu'an timbre est faux quoique
filigrane ou filagramme, il suffit de le tremper quelques
secondes dans une solution de soude (lessive de
soude) à 30 p. c. ; les filigranes artificiels disparaissent
presque instantanément, tandis que les filigranes naturels
non seulement persistent, mais s'accentuent encore.
Recevez, Monsieur, mes meilleures salutations.
H. Jouisse.
Page 41 - Le Y 1/4 de Cuba.
Page 42 - Bibliothèque des
Timbrophiles.
Nous ne savons lequel il faut le plus admirer : l'écrivain qui
consacre son temps à faire
des études qu'on ne lit le plus souvent pas ou peu, ou
l'éditeur qui se sépare de son argent
pour publier des ouvrages qu'il ne vend pas.
C'est du moins ce qui nous est arrivé pour la plupart des livres
que nous avons édités, et
nous devons croire, d'après ce qui nous est revenu, qu'il en est
de même pour les éditeurs
anglais, allemands, etc. Le collectionneur préfère, comme il
nous l'a dit cent fois, réserver
son argent à l'achat de timbres plutôt qu'à celui de livres,
ne comprenant pas qu'un léger
sacrifice pécunier le préserve souvent d'achats de timbres
frauduleux pour des sommes
importantes.
Nous trouvons aujourd'hui sur la brèche, M. William Brown,
l'auteur et l'éditeur d'un
livre luxueusement établi : papier vélin épais, impression de
luxe, titre un peu long: A
Référence List of theStamps of the Strai's Settlements,
surchargea for use in the native protected States.
Il ne faut pas chercher dans ce livre des documents ou pièces
officielles : ils brillent par
leur absence. Peut-être n'en a-t-il pas été publié. En tous
cas, nous ne pouvons qu'admirer
la patience de l'auteur, réunissant et décrivant ici toutes les
variétés de surcharges de
Bankok, Johor, Negri Sembilan, Pahang, Perak, Selangor et
Sungei-Ujong.
Pour rendre la démonstration plus claire et plus facile, les
types n'ont pas été ménagés. Ils
sont tous présents à l'appel en phototypie : il y a même dix
grandes planches dont le format
a obligé l'auteur à adopter le grand in-4° bâtard.
Le prix de ce volume, pour les 100 premiers exemplaires, est de
15 shillings.
De la maison Stanley Gibbons, Limited, nous avons un livre
illustré, fort intéressant,
ayant pour titre : Shanghaï. Il est signé : W. B. Thonhill.
L'auteur a compulsé un grand
nombre de journaux et catalogues qui se sont occupés de ces
timbres. Il divise son travail
en neuf différents groupes pour la première émission, et
arrive ensuite aux forgeries,
dont nous dirons quelques mots puisque l'occasion s'en présente.
Ces forgeries, que nous avons cataloguées comme réimpressions,
nous sont venues un jour
par feu M. W. Bramsen à qui nous les retournâmes aussitôt, les
considérant comme imitations.
Notre correspondant ne voulut pas en avoir le démenti : il nous
fit voir aussitôt une
lettre du maître des postes de Shanghaï attestant que les
timbres étaient bons et susceptibles
d'affranchir les correspondances. Et de fait on nous produisait
quelques enveloppes
dûment affranchies avec timbre oblitéré, cachet de poste,
etc., etc. Etait-ce connivence entre le
maître des postes et notre correspondant : nous ne l'avons
jamais su.
A côté de chaque timbre décrit, le prix de vente a été
noté, mais les prix sont tellement
invraisemblables, 20, 30, 40, 50, 60, 120 shillings, que nous
comprenons aujourd'hui qu'un
éditeur puisse se couvrir facilement de ses frais, lorsqu'il
opère quelques ventes dans ces conditions.
Un 3e livre in-18 de 140 pages a pour titre : Catalogue and Price
List of the Stamps of Great
Britain, par Walter Morley.
C'est la nomenclature générale de tous les timbres-poste de la
Grande-Bretagne, fiscaux,
télégraphes, collèges, chemin de fer, enveloppes, bandes et
cartes, travail fort recommandable
pour son exactitude et par la modicité du prix du livre : 1
shilling.
Si nous abandonnons l'Angleterre pour l'Allemagne, nous avons de
M. Lindenberg sa 11/12°
brochure traitant des enveloppes du royaume de Hanove. Ce travail
est divisé en deux parties:
la plus grande est réservée aux enveloppes et feuilles locales.
La première partie s'occupe dés enveloppes en général,
fabriquées à Berlin, L'auteur donne
les décrets et tous les détails sur les dates d'émission, la
quantité d'enveloppes imprimée;
il nous fait connaître enfin les négociations qui ont eu lieu
entre l'imprimerie royale de Berlin
et l'administration des postes de Hanovre.
Les enveloppes auraient été mises en cours, par le décret du 2
avril 1857 (page 20), à partir
du 15 du même mois; elles ont été mises hors d'usage, comme
tous les timbres du ci-devant
royaume de Hanovre, par le décret du 19 septembre 1866 (page
65), qui annonçait que leur
vente cesserait le 1 er octobre et leur usage le 1er novembre
1866. Des détails sur les réimpressions
officielles (pages 30-45), il résulte qu'on aurait fabriqué :
1 sgr., 6000 exemplaires
3 - 2400 -
1 gr., 3000
M. Lindenberg n'a pu éclaircir l'origine de la seconde
réimpression qui, d'après nos renseignements,
a été faite à Hanovre, frauduleusement, pensons-nous. Il donne
les quantités
d'enveloppes qui furent retournées après leur mise hors cours
(page 68) et celles brûlées
en décembre 1866. Les coins se trouvent en grande partie
aujourd'hui au musée impérial
de Berlin, sauf ceux des enveloppes lre émission qui ont
disparu.
Les enveloppes et feuilles Bestellgeldfrei sont les plus
anciennes : elles furent fabriquées par
l'imprimerie de M. Berenberg à Hanovre. La première émission
(n° 6700 de notre catalogue)
est celle des feuilles bleues. De l'examen de sept exemplaires,
M. Lindenberg a pu conclure
qu'il y avait eu deux variétés par les types de l'avis et aussi
par l'inscription : Bestellgeldfrei
dont le cachet paraît avoir été endommagé pendant l'usage. Ce
cachet a été retrouvé tout
récemment et se trouve aujourd'hui au musée impérial de
Berlin.
Les feuilles blanc-jaunâtre (6700, 6701 et 7203 de notre
catalogue) sont des réimpressions
datant probablement de 1S64, d'après d'anciens décrets et avec
un nouveau cachet
Bestellgeldfrei. Ces feuilles sont annoncées par décret du 12
mai 1849 (page 76) et mises en
cours le 15 du même mois.
Comme deuxième émission, M. Lindenberg date de 1850 les
feuilles à 3 ggr. la douzaine
(6704/08 de notre catalogue), et comme troisième émission, les
enveloppes à 4 ggr. annoncées par
le décret (page 116) ainsi conçu :
En outre des enveloppes affranchies (Bestellegelfrei-couverts)
qui ont le format d'une demi-feuille ouverte et
peuvent être obtenues, comme jusqu'ici, au guichet n° 1 du
soussigné an prix antérieur de 3 ggr. la douzaine, on
y vend aussi des enveloppes de plus petit format, déjà pliées
et fermées aux trois côtés, de papier couleur, la
douzaine à 4 ggr.
Hanovre, le 16 décembre 1850.
Bureau royal des postes.
Il résulte de ce décret que les enveloppes ne furent
délivrées au public qu'après avoir été
coupées, pliées et collées, et que le cachet Bestellgeldfrei
fut apposé ensuite, ainsi qui 1 le
démontrent, dit M. Lindenberg, les empreintes négatives du dit
cachet au verso des envelopppes.
Mais, contrairement à cette assertion, nous avons reçu, en
novembre 1863, de
M. Noldeke, le conseiller des postes à Hanovre, de ces mêmes
enveloppes en feuilles, portant le
timbre rond. il est vrai que M. Lindenberg les considère comme
étant peut-être des réimpression
datant de 1863 et imprimées sur les anciennes formes, à moins
que ce soient,
dit-il, des feuilles restées en réserve sur lesquelles on
aurait ajouté le timbre Bestellgeldfrei,
dont la couleur du cachet arrive parfois à être noire.
La présence de ce cachet avant la pliure des enveloppes, n'a
pour nous rien de suspect. Son
application étant plus facile sur feuille il n'y a rien
d'étonnant à ce qu'on ait cherché a simplifier
la besogne. M. Noldeke qui nous les a présentées, non comme
réimpressions, mais
comme enveloppes de 1850, était mieux à même que n'importe qui
de savoir ce qu'il eu était
de ces enveloppes, il n'avait non plus aucun intérêt à nous
induire en erreur, et la preuve
c'est que, sur notre demande, il nous céda consciencieusement
tout le stock découvert
par lui à 4 ggr. la douzaine !
Nous avons comparé nos exemplaires avec d'autres, annulés, et,
n'ayant trouvé aucune
différence, nous les tenons pour parfaitement authentiques.
On sait qu'il y a deux variétés des feuilles 3 ggr. et des
enveloppes 4 ggr. Elles seraient
nées, d'après M. Lindenberg, par suite d'une erreur de
l'imprimeur qui, en nettoyant ses
formes, a déplacé les arabesques ; celle du coin supérieur
droit des 3 ggr. est devenue l'arabesque
gauche inférieure du 4ggr., et vice-versa.
Il y aurait encore non seulement des variétés de papier, mais
aussi, pour les enveloppes aux
quatre ornements différents, des variétés d'impression
provenant de ce que le tirage se
faisait probablement sur deux formes.
L'auteur déclare que le cachet Bestellgeldfrei en noir n'a
jamais été vu sur enveloppes oblitérées;
nous croyons donc qu'on peut ranger cette enveloppe parmi les
fantaisies.
Les falsifications de feuilles et enveloppes dénoncées par M.
Werner à Hanovre, 1878 ou
le Timbre-Poste juin 1871 et une troisième très médiocre sont
indiquées dans le livre, ainsi que
des falsifications d'usage très fréquentes (pages 133-135).
Quant aux enveloppes trèfle et cheval, elles ont été
fabriquées à Berlin dans l'ordre ci-après :
1° Trèfle à gauche, petite gomme
2° Cheval à droite,
3° grande
4° gauche,
Le changement du timbre (cheval au lieu du trèfle) eut lieu avec
son déplacement à droite,
et lorsqu'il reprit son ancienne place, la grande gomme était
déjà en usage. Une commande
était en voie de fabrication lorsqu'arriva l'ordre de mettre le
timbre à gauche ; une partie de la
commande (5,300) du 6 janvier 1863 fut donc exécutée avec le
timbre à droite, l'autre partie
(5,200) avec le timbre à gauche. Mais toutes les enveloppes
eurent la grande gomme, ainsi que
celles commandées plus tard.
Des enveloppes trèfle il a été fait une réimpression
officielle le 18 février 1863 de 400
exemplaires; plus tard 6,000, 5,000 et 10,000 sur bandes de
papiers. Des essais en couleurs
variées pour les collectionneurs qui, d'après la lettre de
commande de M. Noldeke (page 145),
" étaient fous de ces essais."
Les réimpressions non officielles sont mentionnées par
l'auteur, qui n'en connaît pas la
source. Le coin du cheval se trouve au musée de Berlin; celui du
trèfle est perdu!
Le prix de la brochure est de 4 marks ou 5 francs, chez M. H.
Brendicke, Kurfursten-strasse, 4, Berlin.
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