C'est au tour de cette colonie de parler. M. M. Forbin et Cie
nous ont fait voir le 15 centimes ci-contre, portant la surcharge
oblique Sénégal en haut
et 75 en bas: la Revue Philatélique signale en plus le 5
centimes qui aurait vu porter sa valeur à 1 franc, par une
surcharge analogue. Oblitérés : mai
1892. C'est à se demander si ces timbres sont bien sérieux :
...
TANGER.
Le bureau de poste français a complété sa série, en
surchargeant les 15 centimes, bleu :
15 centimos en noir, ce qui rendra plus intelligible,
l'inscription primitive :
15 c. sur 15 c, bleu, surch. noire
...
Page 80 - Le 4eme type 20 c, de
Bordeaux.
Il y a quelques mois, M. V. Robert, rendait compte, dans son
journal, de la découverte d'un 20 c, de France, qu'il venait de
faire et qu'il considérait
comme étant un 4e type de Bordeaux. Sur nos remarques ici, et
ayant revu depuis le timbre, notre confrère dut convenir qu'il
s'était trompé et que sa
découverte, fort intéressante, sans doute, n'était qu'une
imitation employée frauduleusement à Marseille.
M. Robert qui tient absolument à découvrir un 4e type de
Bordeaux a fait depuis, d'autres recherches. Il nous arrive
aujourd'hui, tout
triomphant, en présentant un nouveau timbre.
«que M. Moens le veuille ou non, dit-il, il existe un 4e type de
Bordeaux et celui-là n'est pas faux; nous l'avons montré aux
hommes les plus
compétents, et tous sont d'accord que la découverte est du plus
haut intérêt. » Et plus loin, il nous donne le signalement de
son 4° type comme suit :
« 1° La ligne Répub. franc en antiques larges, comme dans le
faux, remplit le petit encadrement supérieur de haut en bas, ce
qui n'existe
dans aucun des trois types connus;
» 2° Les perles de l'ovale sont plus grosses d'au moins un
tiers que dans les autres types ;
» 3° L'épi dépasse le front et vient toucher les perles de
l'ovale, ce qui n'existe dans aucun ;
» 4° L'ensemble du timbre a des différences qui ne peuvent
s'apprécier que de visu ;
» Le timbre porte l'oblitération 786, et est assurément
original.
.. La discussion est de nouveau ouverte sur ce 4 e type. »
La discussion ne sera pas bien longue, car un examen minutieux du
timbre en question, nous a appris que nous étions en
présence.... d'un
2 e type de Bordeaux! On en jugera par notre photogravure.
L'exemplaire, il est vrai, a été obtenu sur une planche usée
et est quelque peu défiguré par une impression défectueuse
donnant lettres,
grecques et perles plus grasses, ce qui se produit souvent dans
les tirages lithographiques,
mais le dessin de ce soi-disant 4 e type, est identique dans tous
ses détails au 2 e type qui a toujours l'épi dépassant le
front comme le 3e type...
On nous rapporte que beaucoup de timbres de Bordeaux ont été
signalés par les agents, comme faux ; mais après examen par le
service
de fabrication, on n'en a jamais reconnu de faux.
Nous ne savons comment « les hommes les plus compétents » ont
examiné le timbre de M. Robert; ce qu'il y a de vrai, c'est
qu'on ne
saurait découvrir de 4e type, puisqu'il n'a jamais existé.
Page 80 - L'acte de naissance des premiers
timbres grecs.
Page 81 - Variétés du 5 cent. 1889
d'Antioquia.
Page 81 - Les derniers timbres d'Obock.
M. le Vicomte de Méré publie dans l'Union Postale Universelle,
un article, l'assiette au beurre, que nous regrettons de ne
pouvoir reproduire
en entier. Cet article qui contrarie certaines spéculations
vaudra à l'auteur d'être excommunié en règle, par les
intéressés. Désireux
de partager en aussi bonne compagnie, cette excommunication, nous
nous faisons un plaisir de reproduire ici ce qui est relatif
surtout
aux derniers timbres d'Obock.
L'émission des derniers timbres d'Obock, dit .M. de Méré, est
une plaisanterie inacceptable par les collectionneurs, elle a
comblé la mesure
et fait déborder un nouveau flot de ridicule sur les valeurs
coloniales des années dernières.
» C'est l'heure ce me semble, de jeter un coup d'il sur
les événements du passé...
Ici l'auteur rappelle tout ce qui s'est fait à Nossi-Bé,
Madagascar, Diégo-Suarez où la vente exclusive était
réservée à quelques-uns et il conclut :
» Quel est le remède à apporter à cet état de choses ?
Collectionneurs et marchands il est bien simple, et je vous
garantis son efficacité.
Servez-vous de vos journaux pour dévoiler la supercherie, mettez
en interdit les nouveaux timbres et soyez une année sans en
acheter. La
leçon sera bonne pour tous : Les colonies cesseront d'émettre
des valeurs absurdes à tirage inconsidéré et les détenteurs
de timbres existant
seront heureux de les liquider à leur juste et très minime
valeur.
» Marchands, achetez de bons timbres qui gagnent chaque jour et
doublent parfois de valeur en peu de temps et laissez aux riches
spéculateurs
qui ont de l'argent à perdre, ces carrés de papiers,
multicolores, qui n'ont pour eux ni histoire, ni passé, et qui
n'auront pas d'avenir.
Du reste déjà la méfiance s'accentue et les prix fléchissent
d'une manière consolante; les fameux 9 timbres 0.25 Nossi-Bé,
vendus il y a
quelques mois 150 francs, peuvent se trouver à Marseille à 60.
On m'a proposé hier les timbres à percevoir Nossi-Bé 10/5 et
15/20 à 1 fr. 60 la
paire, quelle dégringolade heureuse. Elle confirme complètement
ma théorie de l'abstention.
Quelques mots sur OBOCK :
Le capitaine Russel acheta pour la France, en 1839, ce coin de
désert à Aboubeker, moyennant 10,000 thalaris. On n'en prit
possession
effective qu'au moment où les Anglais s'établirent à Périm.
Il fallut seize années pour ébaucher le squelette de notre
prétendu établissement
colonial qui n'est en effet qu'un dépôt de charbon pour nos
navires. En 1889 l'organisation fut complète. Elle se compose
comme personnel
administratif d'un gouverneur et de huit fonctionnaires.
L'élément militaire est représenté par un lieutenant qui
commande à une demi
compagnie d'infanterie de marine. Obock, un village de huttes,
est situé par 11°58" de latitude Nord et 40°59" de
longitude Est. Les quatre
établissements rudimentaires européens ne sont pas situés dans
le village. Ils sont bâti en planches: trois au cap Obock et le
quatrième, le plus
important, le dépôt de charbons de la compagnie Mesnier est
établi sur le plateau des Sources.
» La chaleur torride de 47° à 48°, le manque d'eau et surtout
le vent Kramsin rendent le séjour dans cette colonie à peu
près impossible aux
Européens. La statistique de 1891 a montré qu'il n'y avait dans
le territoire que huit femmes européennes dont quatre surs
de charité.
» Et c'est pour ces rochers volcaniques, arides, qui sont sans
vie, sans relations, qu'on a émis 40 valeurs postales ! ! !
Comment ne pas sortir
des gonds ? Le 5 francs surtout m'horripile avec sa grosse
surcharge bleu lilacé. Pour avaler celle-là par une chaleur
pareille, j'ai recours à
toi, O BOCK de Strasbourg. ».
Vicomte de MÉRÉ.
Page 82 - Les anciens timbres suisses.
Page 82 - Les bandes timbrées du
Mexique.
(Suite. Voir n° 350).
Page 83 - Bibliothèque des
Timbrophiles.
M. C. Lindenberg, un écrivain allemand bien connu, se propose de
passer en revue toutes les émissions d'enveloppes des pays
allemands et
d'en faire le sujet d'une étude spéciale qu'il publiera en
brochure. L'auteur, par ses connaissances timbrophiliques et par
la position qu'il
occupe, est à même de nous faire profiter largement de bien de
détails inédits. Malheureusement pour ceux qui, comme nous, ne
lisent
pas la langue allemande, cette bonne fortune sera
considérablement atténuée. Quoiqu'il en soit, saluons
l'apparition de la brochure
" Der Briefumschlage von Braunschweig. "
D'après cet opuscule, que nous avons en ce moment sous les yeux,
les enveloppes auraient été imprimées à Berlin, en vertu d'un
contrat du
8 mai 1855 passé entre le chef de la Direction ducale des
chemins de fer et postes de Brunswick et le Directeur de
l'imprimerie de l'Etat à
Berlin, qui arrête que ladite imprimerie se chargera de la
fabrication des enveloppes, y compris les coins, etc., au prix de
70 sgr. 4 pf.
pour 100 enveloppes de moyen format et 8 sgr. 6 pf. pour celles
de grand format.
La gravure fut confiée à M. Schilling. Les premiers tirages
datent des 10 au 19 juillet 1855 ;
la livraison fut faite le 21 et déjà le 24 paraissait un
décret fixant l'émission des premières enveloppes au 1er août
1855. (Voir le Timbre Poste,
1888, page 51, qui donne la copie de ce décret.)
Du 21 juillet 1855 au 24 octobre 1862 il a été livré, en
format ordinaire : 483,900 enveloppes de 1 sgr., 258,300 de 2
sgr. et 211,900 de 3 sgr. ;
en grand format il y eut seulement 18,300 de 1 sgr., 19,200 de 2
sgr. et 15,100 de 3 sgr.
M. Lindenberg étudie les oblitérations avec décrets à l'appui
; il nous donne même les dates d'émissions des nuances et il
signale en fait
d'erreurs les enveloppes de formats ordinaires : 1 sgr. sans
couleur, qui était inconnue, et 2 sgr. avec deux tresses et sans
gomme.
De la même série (1863) avec grande gomme, l'auteur prouve
victorieusement que le 2 sgr. grand format ne peut exister,
puisqu'il n'en a
pas été imprimé et que celles qui circulent doivent avoir la
gomme fausse, puisque l'adoption de la couleur outremer date de
octobre 1862, alors
que celles qu'on présente ont la teinte bleu terne, qui est
antérieure à cette date.
En essais, il existerait, au format ordinaire, le 1 sgr. jaune et
au grand format le 1 sgr. rose, avec inscription : Probe.
Passant à l'émission 1865, nous voyons que la première
livraison fut faite le 10 février 1865, mais les enveloppes
n'ont été mises en vente,
suivant toute vraisemblance, qu'en octobre, suivant le décret du
28 août publié le 9 septembre 1865.
La tresse et le fleuron allemand des pattes, ont été employés
simultanément, ce dernier en plus grande quantité; quant aux
motifs, ils sont
inconnus. Les 2 et 3 sgr., grand format, avec tresse, se
rencontrent très rarement.
Il a été livré du 10 février 1865 au 28 octobre 1869.
En erreurs d'impressions, il est signalé, d'après M. Fouré,
sans désignation de format : 3 gr. ayant deux tresses, 2 gr.
sans tresse, 1 gr. sans
couleur et 3" gr. avec deux timbres dont un sans couleur.
Quant aux enveloppes de la poste locale, leur histoire reste dans
les ténèbres. Voici ce qu'en dit M Lindenberg :
« Ce timbre à main servait d'abord (le premier connu est daté
du 22 janvier 1847), à marquer les lettres de la ville
délivrées à la poste de
Brunswick, dont on payait le port. Plus tard, on introduisit
l'usage de timbrer d'avance les enveloppes présentées à la
poste, contre paiement
du port, 3 pfennig. Plus tard encore, il paraîtrait que la poste
a vendu de ces enveloppes avec le timbre. C'est ainsi qu'il se
rencontre
sur des enveloppes d'espèces variées ; il est très difficile
de constater celles qui ont été vendues par la posté (Moens
137/87, 113/178).
On trouve le plus souvent des enveloppes 149/82 sur papier blanc
et bleuâtre vergé. »
Enfin l'auteur déclare ne pas avoir réussi à découvrir les
trois types qui existent, dit-on, de cette enveloppe.
Page 84 - Exposition internationale de
timbres à Paris.
|