Chronique.
Grande nouvelle ! Le gouvernement belge, à la recherche
depuis près de deux ans d'un nouveau
timbre, et ayant usé pendant ce laps de temps 32 commissions qui
ont examiné un nombre incalculable
de projets, vient en désespoir de cause de rendre l'arrêté
suivant :
« Le ministre des travaux publics porte à la connaissance des
intéressés qu'un concours est ouvert
à son département pour la gravure d'un nouveau coin destiné à
l'impression typographique des timbres-poste.
« Tous les graveurs belges ou étrangers, sont admis à
participer à ce concours.
« Les concurrents devront se faire inscrire avant le 1 er mars
prochain, à la direction des postes (station
du Nord), où il leur sera remis un exemplaire du programme
réglant les conditions du concours.
Ils devront remettre leur travail, entièrement terminé, avant
le 1er juillet prochain, au secrétaire du
département des travaux publics, où il leur en sera délivré
copie. »
Page 10 -
ÉTUDE SUR LES TIMBRES SUISSES DE PREMIÈRE ÉMISSION (l).
(Suite et fin. Voir le numéro du 15 janvier.)
TIMBRE DE NEUFCHATEL.
Page 11 -
LA NOUVELLE CALÉDONIE.
(Suite. Voir le numéro du 15 janvier.)
La frégate VAlomène , capitaine comte d'Harcourt, quittait
l'île de Taïti le 20 avril 1850 pour
visiter les îles Pomotou, des Navigateurs, Wallis, d'Anatou, des
Pins et surtout la Nouvelle-Calédonie.
Elle alla séjourner deux mois à Sydney et partit de là pour
l'île des Pins où elle arriva en
septembre 1850. Elle reste mouillée quelques jours devant celte
île et fait route enfin pour la Nouvelle-
Calédonie, distante de vingt lieues.
Le capitaine avait l'intention de faire le tour des îles et d'en
lever le plan : ce qui n'était pas chose
facile, les bancs de coraux les entourant de partout.
Il fit jeter l'ancre à Balade et envoya le canot à la
recherche d'une passe. Le canot portait M. de
Varennes, officier commandant, M. Saint -Phal, Perrot, maître,
le pilote et onze matelots. Ils s'en
allèrent pourvus d'armes et de vivres. La passe était trouvée
le troisième jour. Le lendemain l'équipage
de l'embarcation descendit dans l'île de Sequeba, voisine, pour
y faire provision d'eau et
déjeûner.
Jusque là les naturels avaient témoigné aux Européens les
protestations de l'amitié la plus vive.
Cependant M. de Varennes ayant remarqué que le nombre
d'insulaires augmentait graduellement
et surtout qu'il dépassait la population qu'il pouvait
raisonnablement attribuer à cet ilôt, conçut
quelques craintes, et donna assez vivement l'ordre du départ. Ce
fut le signal de l'attaque : l'officier
tombât d'abord frappé d'un coup de massue, Perrot, le maître,
est frappé mortellement ainsi que tous
les autres, sauf trois matelots qui se sauvent à la nage, mais
qui repris le jour même sont amenés
prisonniers dans l'île où ils voient dévorer leurs amis. Un
pareil sort leur était réservé, quand heureusement
le capitaine de Varennes appréhendant les événements qui ne
s'étaient que trop réalisés,
envoya une seconde embarcation à la recherche de la première.
Un membre de la mission catholique
établie à l'île des Pins depuis 1844, le frère Jean,
accompagnait l'équipage. 11 descendit seul à terre
et fut assez heureux pour ramener sains et saufs, au milieu de
leurs amis, les trois matelots restés
prisonniers.
Grâce à Dieu des scènes semblables ne sont plus à
redouter. Le contre-amiral Febvrier-Despointe,
commandant les forces navales françaises en Océanie aborda le
24 septembre 1853 à Balade et en
prit possession au nom de son gouvernement; il en fit autant le
29 du même mois à l'île des Pins.
Les Français ont établi un blockaus à Balade, qui est devenu
la capitale administrative de tout
l'archipel. Plusieurs établissements fondés par eux présentent
les plus belles espérances d'avenir. La
baie de Moraré, qui a environ 8 kilomètres de circuit, semble
destinée à devenir le point commercial
le plus important : ses côtés ne sont qu'une couche très riche
de charbon et de fer d'une extraction
très facile. Un autre port, celui de Mou, convient parfaitement
par sa situation, à l'hivernage
des vaisseaux, principalement des navires de guerre qui passent
l'hiver dans ces contrées.
Telle est, en résumé, l'histoire de ce groupe d'îles; il ne
reste qu'à jeter un coup d'oeil sur sa
position géographique.
La Nouvelle Calédonie est située dans la Mélanésie, une des
trois subdivisions de l'Océanie. A
l'E du continent Australien, entre 20° 22° 30' de lat. S.,
161° 45' et 164° 31' long. E. Elle a 360
kil. de long sur 48 à 60 de large et est entourée de récifs,
formés par les madrépores, qui se prolongent
au S. jusq'au tropique du Capricorne et au N. jusqu'au 18e
degré.
Le sol est presque partout d'une grande fertilité et abondant
en plantes de tous genres, principalement
les espèces que l'on trouve en Australie.
Il est aussi, dans les régions des montagnes, très propres à
l'acclimatation des arbres d'Europe. Les
fruits tropicaux y abondent ; la partie méridionale est couverte
de magnifiques forêts qui n'attendent
que l'exploitation. La Nouvelle-Calédonie est assez riche
également en produits minéraux,
et sur ses côtes, qui sont très-poissonneuses, on pêche
l'huître perlière. On y trouve aussi beaucoup
de tortues.
La population de tout l'Archipel est à peu près de 60,000
habitants. Les indigènes sont des nègres
de la race des Papous. De haute taille, de belles formes, les
cheveux laineux , le front large et
fuyant, le nez épaté, le Calédonien est en général un beau
type de la race nègre, à part sa couleur qui
est plutôt chocolat que noire.
Au moral on lui remarque les mêmes défauts qu'aux autres
peuplades de l'Océanie, c'est-à-dire
la paresse, les goûts belliqueux et la manie du vol.
Les femmes qui n'ont guère quelque beauté que vers 10 ou 12
ans, y sont seules chargées de tous
les travaux.
Les hommes se tatouent affreusement; ils se percent la partie
inférieure de l'oreille et y introduisent
des morceaux de bois ou autres ornements. Leur principale arme
est la massue ; ils
ont aussi la sagaie et la fronde. Leurs pirogues sont faites de
deux troncs d'arbres creusés et réunis
par les côtés; avec ce frêle esquif ils naviguent très
adroitement au milieu des brisants qui
bordent leurs îles. Quant à leur nourriture, elle est des plus
grossières. N'ayant aucune idée de
culture ils ne savent retirer de la terre que ce qui s'en obtient
sans travail : ils se nourrissent
des fruits de quelques arbres, tels que la noix de coco et
l'igname. Ils ont encore une espèce de
coquillage et une sorte d'araignée.
Au reste, le Calédonien est intelligent. Son esprit est comme
son sol : il contient le germe de brillantes
qualités, et nul doute que des maîtres intelligents ne sachent
faire produire à l'un et à l'autre
d'heureux fruits. Le christianisme, qui est introduit dans cette
contrée depuis peu, adoucira leurs
murs naturellement féroces, et le contract de la
civilisation française, en améliorant leur position
matérielle ne peut manquer d'améliorer aussi leur position
morale et de les rendre à la dignité
d'homme.
Page 13 - TIMBRES ET CONTREFACTEURS.
Page 14 - LES JOURNAUX DE LA TIMBROMANIE.
Petit à petit les timbres font leur chemin. Qui eut dit,
lorsque, il y a de cela sept ou huit ans, quelques collégiens
trouvèrent plaisant de réunir une vingtaine de timbres de
couleurs différentes, ainsi qu'ils auraient collectionné
des papillons, qui eut dit que cette fantaisie d'écolier ne
devait pas avoir le sort de toutes les fantaisies qui
éclosent dans un cerveau de douze ans, mais serait le point de
départ d'un commerce important ? Personne
assurément. Contrairement à une foule de modes aussi
profondément oubliées le lendemain qu'elles ont eu de
vogue la veille, les timbres voient s'accroître tous les jours
le nombre de leurs prosélytes, jusqu'à étonner
même les plus anciens amateurs sérieux.
Il y a aujourd'hui dans toutes les villes d'Europe, des
négociants ayant pignon sur rue, qui vendent cet article,
les uns, concurremment avec une autre spécialité, d'autres qui
ne tiennent absolument que celui-là. mais ce qui
prouve mieux que tout ce que nous pourrions dire, la vitalité de
cette collectiomanie, ce sont les divers journaux
qui s'en occupent exclusivement et instruisent leurs lecteurs de
tous les faits et nouvelles qui peuvent les
intéresser.
L'Angleterre a donné le signal. Le 1er février de l'année
dernière y a paru le premier journal de l'espèce : Le
Stamp Collector's Magazine, très-estimé, très-souvent
intéressant et toujours bien renseigné. Nous lui avons
emprunté deux articles dont nos lecteurs se souviennent sans
doute : La Biographie de M. Mulready, l'auteur des
enveloppes de ce nom et une partie du précis historique sur la
maison de Tour et Taxis.
Indépendamment de celle feuille, il paraît en Angleterre
quelques autres petites revues, mais de très-minime
importance.
Vint ensuite, traitant du même sujet, la présente feuille : Le
Timbre-poste, qui est parvenue à se faire une assez
jolie place dans le monde collectionneur. Nous aurions, certes,
mauvaise grâce à en faire l'éloge. Le seul mérite
que nous revendiquions pour elle, c'est la sûreté et la
promptitude des renseignements et sa franchise d'appréciation.
Le cas échéant, elle appelle un chat un chat. (Voir plus haut
Timbres et Contrefacteurs.)
Peu de temps après, parut le « Magazin fur Briefmarken-Sammler.
»
Il est écrit en allemand et se publie à Leipsick. Cette
publication est surtout remarquable par
sa bonne exécution typographique et par le fini des types
qu'elle reproduit.
Enfin, le 15 du mois dernier a paru un nouveau journal allemand,
le « Borzenblatt fur Briefmarken handel »
(feuille de bourse pour le commerce des timbres). Le titre est un
peu long, mais en allemand cela est très harmonieux.
Ce journal, publié à Kaufbeuren, est fondé sur une base toute
différente des autres journaux analogues. Il
est avec primes à recevoir mensuellement. Ce système nous
parait devoir entraîner dans la pratique plus d'un
inconvénient, tant pour l'abonné que pour l'administration;
quoiqu'il en soit, nous désirons nous tromper, et
souhaitons la bienvenue à notre nouveau confrère.
Pour ce qui regarde le journal lui-même, nous nous
permettrons seulement une légère critique de son exécution
matérielle, ce a quoi il faut attacher plus de soint qu'on ne
pense. Nous eussions préféré lui voir adopter le
format et le caractère de la feuille de Leipsik. Le format de
cette dernière est plus commode et son caractère
est de beaucoup préférable à ce type nommé à si juste titre
« gothique » qui donne à presque toutes les
publications allemandes l'aspect de livres d'heures du moyen
âge. Heureusement le fond rachète largement les
légers vices de la forme.
D'après le premier numéro qui nous est parvenu, nous avons
été à même de voir qu'il est rédigé avec une parfaite
entente de la partie. Enjolivé de plus par des vignettes dans le
texte, il ne tardera pas sans doute à être
remarqué des collectionneurs, maintenant si nombreux en
Allemagne.
Indépendamment des feuilles que nous venons de citer, il y a
encore le Magasin Pittoresque qui publie, déjà depuis
quelque temps, une série d'arlicles de M. Nathalis Rondot,
dénotant de la part de leur auteur une connaissance
plus approfondie des timbres que n'en ont, nous ne dirons pas les
profanes, mais même beaucoup de collectionneurs.
Nous apprenons avec plaisir que les articles de M. Nathalis
Rondot vont se succéder rapidement, pour étre
terminés cette année.
Page 14 - CORRESPONDANCE.
Dans notre spécimen, lancé au commencement de janvier, nous
avons dit que nous ferions la revue
de toutes les publications se rattachant aux timbres, qui
viendraient à paraître, nous réservant, comme
de raison, le droit de critique. Se prévalant de cette intention
exprimée, un correspondant de Lyon nous
adresse, avec prière de l'insérer, la longue lettre qui suit,
dans laquelle il établit une sorte de parallèle
entre notre Album de Timbres-poste et celui d'un éditeur
parisien Sa critique est parfois plus acerbe
qu'il ne faudrait; cependant nous publions sa lettre, afin de
prouver que si nous prétendons exercer le
droit de critique sur autrui nous ne le dénions pas aux autres
lorsqu'il s'exerce sur nous. Le défaut
d'espace nous empêche de réfuter aujourd'hui les assertions
erronées qu'avance notre correspondant à
propos de notre album ; notre réponse paraîtra le mois
prochain. Nous devons seulement le prévenir,
que nous n'entendons assumer aucune responsabilité du jugement
qu'il porte sur l'album de M. Lallier;
et que si la nature des deux ouvrages les met directement en
concurrence, nous repoussons néanmoins
formellement, de notre côté, jusqu'à l'ombre d'une rivalité
malveillante.
Après quelques mots trop élogieux pour être reproduits, à
propos des changements apportés au
journal, le format, les vignettes, le titre, etc., etc., notre
correspondant entre en matière.
Lyon, le 10 janvier 1864.
Monsieur J.-B. Moens, à Bruxelles,
...
Vous vous proposez, dites-vous, dans votre prospectus, de passer
en revue les diverses publications qui
ont rapport aux timbres-poste et d'exprimer franchement votre
opinion à leur égard. J'approuve hautement cette
idée ; cependant comme vous ne pouvez la mettre à exécution
pour vos propres publications, je prends la liberté
de faire la critique de votre album, vous priant, si vous l'en
jugez digne, de bien vouloir insérer cette lettre dans
votre prochain numéro.
Permettez-moi d'abord, Monsieur, de vous faire un reproche
justement mérité : celui d'avoir tardé si longtemps
à publier cet album et d'y avoir apporté une lenteur
désespérante.
M. Lallier, tout membre des sociétés archéologiques de
l'Orléanais et de la ville de Sens, et de la société
française
pour la conservation des monuments historiques, qu'il puisse
être, ne pouvait certes donner les renseignements
précis que vous êtes à même de donner. Il n'a pas hésité
cependant à faire ce travail, dont le succès était assuré.
Il a fallu trois éditions de cet album, pour vous décider enfin
à publier celui qui vient de paraître. Quoique vous
ayez mis grandement le temps de la réflexion, peut-être même
celui de l'exécution, votre travail est loin d'être
parfait; mais avant d'énumérer ses défauts, il est juste
d'examiner d'abord celui de votre devancier. A tout
seigneur tout honneur.
L'album
Lallier a toutes les apparences pour lui, et présente un
agréable volume; l'impression en est fort
bien soignée, et la reliure ne laisserait rien à désirer si
les onglets étaient plus nombreux. Quant à la variété des
nuances, M. Lenègre en a fait pour tous les goûts ; sous ce
rapport, l'album est parfait. La troisième édition
que
j'ai sous les yeux, contient quantité d'erreurs excusables à
peine dans une première édition, mais tout à fait impar-
donnables dans une troisième. Jugez-en :
1» L'ordre qu'il veut bien appeler géographique, est un
véritable dédale dont on se tire difficilement, même
avec la table. Ainsi : Les États du Nord se trouvent avec ceux
du Sud, la Prusse est complètement séparée de la
Confédération germanique dont elle fait partie, par les Etats
d'Italie; après la Russie vient la Sicile, puis la
Suède, la Suisse, la Toscane et la Turquie; une partie de
Hambourg se trouve égarée à la fin de l'Europe ;
2» La préface de sa première édition annonce qu'il suivra
l'ordre ci-après : Europe, Asie, Afrique, Amérique et
Océanie. Jusqu'à présent l'Océanie s'est trouvée, avant
l'Amérique dans toutes ses éditions ;
3»
Je ne puis comprendre la malencontreuse idée qu'a eue M. Lallier
de ne laisser aucune marge aux enveloppes
et de faire couper même celle de certains timbres adhésifs.
Serait-ce pour nous donner un simulacre du massacre des Innocents
? dans ce cas, il a parfaitement réussi;
aussi, voyez comme il vous arrange, les Autrichiens, les Anglais,
les Prussiens, etc. et en général tous ceux qui
ont eu l'audace d'émettre des timbres d'enveloppes.
Sauf la Pologne, dont il a eu pitié sans doute, personne n'a
échappé a cette extermination générale, si ce n'est la
Russie à qui il n'a osé se frotter.
Voyons maintenant les renseignements qu'il donne sur les timbres
et les dimensions qu'il leur a assignées :
Autriche: Les soi-disant timbres de retour, auxquels il donne une
forme toute particulière, sont maintenus dans
l'album, quoiqu'il soit prouvé depuis longtemps qu'ils sont sans
signification aucune.
Espagne : Je vois figurer le 2 cuartos (ours) qui n'a jamais
existé.
1831. Le 10 réals est vert et non pas bleu.
Italie : Veuillez remarquer la forme élégante du chiffre-taxe
10 centimes.
Portugal : Le 10 reis jaune se plaint de la forme bizarre qu'on
lui a donnée.
Suède : Ces timbres demandent à être moins à l'étroit, on
leur a mesuré l'espace trop parcimonieusement.
Genève
: On a donné en trop à ceux-ci. ce qu'on a pris aux
précédents; c'est de l'injustice.
Zurich : Même prodigalité que pour les Genève.
Moldavie : Ceux-ci ont été également bien partagés.
Hambourg : Les facteurs demandent à être réunis à leurs
confrères de Hambourg. A cette condition, ils abandonneront
volontiers leur habitation carrée.
Parme : La place réservée à un timbre carmin 1839, est
désignée au verso comme étant celle d'un 5 cent. vert.
Il paraîtrait aussi que le 10 cent, de la même émission est
jaune-clair; moi, je l'ai toujours regardé comme brun.
Etats de l'Eglise : Ces timbres sont tous dans un piteux état.
Finlande : Connaissez-vous le timbre bleu 1843 ?
Modèle : Connaissez-vous le timbre 10 cents bistre gouvernement
provisoire ?
Indes : Les timbres Smith Elder et Co, se plaignent de la
parcimonie de M. Lallier et de la discrétion qu'il met
à ne pas faire connaître leur valeur et couleur. Je ne trouve
pas leur réclamation fondée, ces timbre étant assez
connus, on peut s'abstenir de les désigner.
L'absence du 2 annas vert de la 2 e émission se fait remarquer.
Hong-Kong
: Ces timbres, dont la nuance doit sans doute rester un mystère,
paraissent tout heureux de garder
l'incognito ; voyez-les comme ils se promènent en long et en
large dans le parc qui leur est réservé.
Victoria : Les registered et Too late demandent un compagnon,
leur habitation étant trop grande, parait-il, pour
l'occuper seuls.
Brésil
: Les grands chiffres désirent être réunis, ils ne peuvent
vivre ainsi éloignés les uns des autres.
Etats-Unis : Les deux timbres : Government City dispatch, sont
tout à fait déplacés parmi les timbres officiels.
Les Etats confédérés séparent les Etats-Unis. Une partie de
ces derniers se trouve encore à la fin de l'album. Pourquoi
augmenter la désunion déjà si grande parmi les enfants de
cette république ?
Le 80 cents enveloppe existerait-il ? On le donne pour brun et
rouge.
Guyane : Très-incomplète.
Océan pacifique : En coupant les timbres en ovales, on
parviendra, je crois, à caser ces malheureux : c'est le seul
moyen que j'entrevois.
Paraguay : Timbres-poste inconnus, même et surtout dans ce pays.
Nicaragua : Posez deux timbres 5 cents noir l'un au-dessus de
l'autre et vous aurez l'espace rempli.
Costa Rica : Profusion de valeurs et couleurs inconnues, format
idem. C'est le seul reproche que l'on puisse
adresser à la page Costa-Ricaine.
J'ai exprimé franchement mon opinion sur l'album Lallier,
j'agirai de même avec le vôtre, persuadé, Monsieur,
que vous ne verrez dans ma critique que le désir que j'ai de
posséder un album qui remplisse toutes les
conditions voulues, de solidité , d'élégance et surtout
d'exactitude.
Votre
album, contrairement à celui de M. Lallier, n'a pas les
apparences pour lui, en un mot : la reliure laisse
à désirer, les nuances ne sont pas flatteuses, et les onglets,
si nécessaires, font complètement défaut, comme à
celui de votre devancier.
Je ne sais si tous les albums ressemblent au mien, mais dans ce
cas, je vous engage fortement à en faire mieux
soigner l'impression. L'encadrement de deuil que vous lui avez
choisi, n'est pas heureux. Il est beaucoup trop
massif et écrase les armoiries que vous auriez dû généraliser
comme faisant le plus bel ornement de votre album.
Une table générale de monnaies étrangères, en rapport avec le
franc, ne serait pas déplacée dans votre prochaine
édition.
L'ordre géographique serait certes préférable, mais devant les
difficultés qu'on rencontre à obtenir un classement
facile, je préfère l'ordre alphabétique que vous avez suivi.
Cet ordre, vous l'avez malheureusement interverti
pour les pays suivants : Iles Ioniennes, Sainte-Hélène, Sierra-Leone,
Réunion, Nevis, Prince Edouard, Terre-
Neuve et Lueon qui ne se trouvent pas à leur place respective et
pour lesquels il n'y avait pas de motif, je pense,
à un déplacement.
Voici maintenant les erreurs que j'ai rencontrées en votre album
:
Allemagne
Nord : 2 sgr. bleu n'existe pas encore. Vous lui avez réservé
une place au détriment du 3 sgr. bistre
qui n'en a pas.
Autriche : Vous faites place pour le 2 kr. orange , 2e émission,
et vous-en refusez une au 1 kr. orange,
1ere émission ; je demande justice pour ce dernier.
Bade : 6 kr. bleu, armoiries sur fond blanc n'existe pas ainsi,
mais bien sur fond de couleur.
Danemark : Le 2 sk. bleu dentelé ne peut exister, ce système
n'étant pas encore adopté en ce pays.
Espagne : Mêmes reproches qu'à l'album Lallier.
Colonies françaises : Le 20 et 80 cent, n'existent que dans
votre imagination et dans votre album.
Grande-Bretagne : Si 2 ou 500 maisons anglaises imitaient Smith
Elder, Smith et Sons que feriez-vous ?
Lubeck : Des enveloppes dentelées, cela doit être magnifique !
Le 1/2 sch. 1ere émission n'est pas vert, mais
lilas, l'ignorez-vous ?
Modène: Le Tassa Gazelle n'aura pas lieu de se plaindre de la
place que vous lui avez octroyée. Le 15 cent. G. P.
n'est pas noir, mais brun.
Portugal: Je connais un 25 reis de Don Pedro avec cheveux lisses,
mais le 5 reis n'est-il pas imaginaire ?
Les
50 et 100 reis de Don Luis qui ne sont pas en usage, vous
sont-ils apparus sous les couleurs vertes et lilas ?
Saxe : Je cherche en vain le 2 sgr. bleu-clair à l'effigie de
Frédéric-Auguste.
Indes Orientales : Le 2 annas vert de la 2eme émission vous
est-il inconnu que je ne l'aperçoive pas ?
Réunion : On demande la nuance du 15 cent, s'il vous plait.
Canada : De quelle manière avez vous examiné le 10 p. et 17
cents qui représentent selon vous, l'effigie à droite
d'une Colombe. J'ai beau les examiner je ne vois que l'effigie de
Jacques Cartier.
Costa-Rica : Le timbre bleu non dentelé, vaut-il 1 1/2 réal ou
1/2 réal ?
Etats-Unis : Où est allé l'aigle bleu 1 cent., vous a-t-il
échappé ?
Etats Confédérés : Le type E. U. de Colombia n'a pas de 20
cents jaune, mais je connais un 20 cents jaune représenté
par le type Conféd. Granadina.
Guyane : N'oubliez pas les manquants.
Nicaragua : Le 2 cents noir est un essai.
Océan Pacifique : Avez-vous vu le 1 réal brun, que vous le
donniez comme existant ?
Uruguay
: Ce que vous leur avez pris en largeur, vous le leur avez rendu
en hauteur; mais cela fait-il leur affaire ?
Australie Occidentale : Les cygnes 1ere émission peuvent nager
à l'aise dans la pièce d'eau que vous leur avez assignée.
Nouvelle Galles : Le 2 pence vert, vue de Sidney, existe-t-il ?
Queensland : Deux places sont suffisantes au I p. carmin et
registered jaune; rendez, je vous prie, la troisième
au 1 p. orange et au 6 p vert-olive qui n'en ont pas.
J'ai fini, Monsieur, l'exposé de mes griefs. Il ne me reste plus
maintenant qu'à former des veux pour que les
irrégularités que je viens de signaler dans les deux albums,
disparaissent au plus tôt.
A M. Lallier, nous demanderons d'avoir pitié pour les
malheureuses enveloppes,qu'il a si maltraitées, à M. Moens.
nous demanderons surtout la suppression du deuil pour la
deuxième édition.
Recevez je vous prie, Monsieur, etc. B. T...
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