Le Timbre-PosteAnnée 1873

Journal du collectionneur, de Moens en février 1863.

https://archive.org/details/timbreposteetlet18631brus

 

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N°121
8 pages
Janvier 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.
Le 1 centime, type semblable aux 2, 4 et 5 centimes est en circulation depuis le 10 décembre
dernier.

L'amendement de M. Wolowsky pour l'institution des cartes-poste a été adopté ces jours derniers par
l'Assemblée nationale.
L'usage, qui devait commencer le 1er janvier courant, est remis au 15, même mois. (Voir les
types, pages 7 et 8.)

...

Page 5 - Le 10 cents du Prince Edouard.

Page 5 - L'enveloppe 10 Kop noir de Finlande.

Page 6 - Les cartes de correspondance de France.

La direction générale des postes a adressé les instructions suivantes à ses agents :
§ 1 er . La loi de finances du 20 décembre courant, portant fixation du budget des dépenses et des
recettes de l'exercice 1873 contient les dispositions suivantes :
« L'administration fera fabriquer des cartes postales destinées à circuler à découvert.
« Elles seront mises en vente, au prix de 10 centimes pour celles envoyées et distribuées dans la
circonscription du même bureau, ainsi que de Paris pour Paris, dans l'étendue dont les fortifications
marquent les limites, et au prix de 15 centimes pour celles qui circulent en France et en Algérie de bureau
à bureau.

§ 2. En exécution de ces dispositions, l'administration a fait confectionner deux types distincts
de cartes postales avec l'indication imprimée de leur destination respective; les modèles en sont donnés
à la suite de la présente instruction. Ces cartes, qui constituent un nouveau mode de correspondance
à prix réduit, seront fournis aux préposés par les soins du bureau du matériel, dans la mesure des
besoins de leur service, et elles devront être garnies par eux, avant leur mise en vente, des timbres-
postes de 10 centimes ou de 15 centimes nécessaires suivant le cas, pour en opérer l'affranchissement (1).

§ 3. Le recto des cartes postales reproduisant les indications imprimées dont il vient d'être parlé,
ne devra contenir que l'adresse du destinaire ; le verso, entièrement blanc, est réservé aux mentions
manuscrites qu'il conviendra à l'expéditeur d'y porter, sans restriction aucune.

§ 4. La fabrication et la vente des cartes postales étant exclusivement attribuées à l'administration,
aucune carte vendue en dehors des bureaux de poste, expédiée à découvert et contenant de la correspondance,
ne pourra être admise au bénéfice de la modération de taxe accordée par la loi du 20 décembre 1872.
Les cartes de l'espèce qui seraient mises en circulation sans être revêtues de timbres-poste représentant
le prix dû pour l'affranchissement des lettres ordinaires auxquelles elles doivent être assimilées,
seront surtaxées d'après le tarif des lettres non affranchies, déduction faite de la valeur des timbres-poste employés.

§ 5. Moyennant l'addition d'un timbre-poste de 15 centimes, les cartes postales vendues au prix de
10 centimes comme devant circuler dans la circonscription du même bureau, pourront être expédiées
sur toute autre destination en France et en Algérie.

§ 6. Les cartes postales qui seront envoyées, sans le complément d'affranchissement de 5 centimes,
en dehors de la circonscription du bureau d'origine, en France et en Algérie, seront soumises
à l'application de l'art. 358 de l'instruction générale. En conséquence, ces cartes seront frappées
d'une surtaxe de 15 centimes représentant le triple de l'insuffisance du port légalement dû. Toutefois, et
par application du même art. 358, les cartes postales, revêtues d'un timbre-poste de 10 centimes et
adressées primitivement dans un lieu situé dans la circonscription du bureau d'origine, qui devront
être réexpédiées sur une autre destination en France et en Algérie, ne seront passibles que du compléments
de taxe de 5 centimes résultant de la différence des tarifs.

§ 7. Les cartes postales seront, comme les lettres ordinaires, frappées du timbre à date du bureau expéditeur,
et les timbres-postes de 10 centimes ou de 15 centimes qui y seront apposés seront annulés au
moyen du timbre oblitérant.

§ 8, 9, 10 (peu intéressants).

§ 11. Aux termes d'une décision de M. le ministre des finances, du 23 décembre courant, les
dispositions des art. 258 et 259 de l'instruction générale concernant la vente des timbres-poste seront
rendues applicables à la vente des cartes postales.
Les divers préposés et les personnes désignées à l'art. 258 devront donc concourir à cette dernière
vente. Une circulaire de M. le Directeur général des contributions indirectes a porté la décision ministérielle
du 23 décembre à la connaissance des débitants de tabacs; les receveurs devront la notifier aux facteurs
et autres sous-agents de leur circonscription, ainsi qu'aux personnes étrangères au service, qu'ils
sont chargés d'approvisionner de timbres poste.

§ 12.

§ 13. Il est expressément interdit aux receveurs et aux distributeurs de livrer, soit au public, soit aux
agents et personnes dénommées à l'art. 258 de l'instruction générale, aucune carte postale non munie
préalablement par leurs soins, du timbre-poste destiné à en opérer l'affranchissement. Toute infraction à
cette défense entraînera la suspension de fonctions du préposé qui s'en sera rendu coupable, et sera déférée
au Conseil d'administration.

§ 14. Les dispositions de la loi du 20 décembre 1872 relatives aux cartes postales doivent recevoir
leur exécution à partir du 1 er janvier prochain.

§ 15, 16, 17...

Paris, le 27 décembre 1872.

Le Directeur-général des postes, député.
G. Rampont.

 

 

CARTE POSTALE

 

 


A l'extérieur du filet de la carte à 10 centimes est un petit dessin typographique de fantaisie ;

la carte à 15 centimes a un autre dessin entre les deux filets.

(1) Provisoirement, attendu que les timbres-poste à 10 centimes ont été retirés de la circulation et que
l'administration des monnaies n'a pas encore fait choix d'une couleur nouvelle destinée a différencier lesdites
figurines de celles à 15 centimes, les cartes postales de la ville pour la ville, ou circulant dans la circonscription0
du même bureau, devront être revêtues de deux timbres-poste à 5 centimes.

 

N°122
8 pages
Février 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.

L'émission des cartes postales a décidément eu lieu le 15 janvier. Nous n'avons rien à ajouter aux
renseignements publiés le mois dernier, qui règlent l'emploi de ces cartes, renseignements que nous devons
à l'obligeance de M. A. de Rothschild, nous sommes heureux ici de le reconnaître.
Les cartes à dix centimes devaient avoir deux timbres à cinq centimes. L'espace voulu avait même
été réservé à cette occasion. Mais au dernier moment on s'est ravisé. On a imprimé un nouveau
timbre, effigie de la république, en bistre brun sur rose, qui est vraiment d'un effet bœuf. En dessous
de ce timbre, qui occupe la place des deux timbres à cinq centimes, on peut lire sur toutes les cartes :
2 timbres à 5 c.; ce sera une énigme pour bien des gens.
C'est le tirage de ce timbre qui a sans nul doute retardé de 15 jours l'émission des cartes postales.
On avait cependant sous la main trois millions de timbres à 10 centimes bistre sur blanc, avec surcharge
noire (voir plus loin), qu'il était facile d'utiliser, provisoirement si l'on veut, pour des caries
dont le type ne peut être selon nous que provisoire, ce qui n'étonnera personne, le provisoire étant à
l'ordre du jour dans ce beau pays.
L'administration des postes n'a pas su profiter des tâtonnements qui ont eu lieu en Allemagne et ailleurs.
Lorsque partout on supprime les formules sans timbre, pour adopter les cartes timbrées, elle
arrive à imiter ce qui s'est fait... au Chili! Dans tous les cas, si la carte à 10 centimes n'est pas
supprimée bientôt, elle subira nécessairement au prochain tirage, une modification dans la suppression
du cadre réservé à deux timbres.
L'émission des cartes est noir sur carton blanc.
10 centimes, bistre brun sur rose.
15 centimes, bistre-jaune.
Partout ailleurs on met certaines restrictions aux inscriptions manuscrites des cartes. En France il n'y
en a pas : C'est pourquoi on y a carte blanche.
Le 10 centimes bistre sur rose doit être mis en usage comme timbre, lorsque la provision, nécessaire
aux cartes, le permettra, ce qui est peut-être un fait accompli, à l'heure où nous écrivons.
...

Page 14 - La Poste Anglaise, par Arthur de Rothschild.

Page 14 - Les enveloppes et cartes nouvelles du Chili, par Eugène Gabarret.

Page 15 - Le 10 centimes, avec surcharge, de la République française.

Quand on veut connaître l'histoire de son pays, on s'adresse à l'étranger. Les lignes suivantes viennent
appuyer ce que nous avançons. La Gazette des timbres, qui nous désigne sous le nom de « Journal
de Bruxelles » titre d'un journal conservateur, avec lequel nous n'avons absolument rien de commun,
nous prions notre confrère de le croire, a passé sous silence les faits que nous allons racconter et qu'il
avait à sa portée. Voici :
Dans le courant de décembre 1871, l'approvisionnement des timbres à 5 centimes étant incomplet,
on craignit par suite de la suppression du timbre de 10 centimes, que ceux de 5 ne suffiraient
pas au jour de l'an, pour l'affranchissement des cartes de visite sous enveloppe, circulant en France
de bureau à bureau et dont la taxe est fixée à 10 centimes.
Par mesure de précaution, on envoya à l'Imprimerie nationale une certaine quantité de feuilles du
10 centimes, timbre hors d'usage, afin d'y ajouter en noir, sur chaque timbre, l'indication : 10 centimes.
Mais M. Hulot ayant pu satisfaire à la commande des timbres de 5 centimes, ceux préparés à l'imprimerie
nationale ne furent pas mis en circulation.
On trouvera étrange l'idée de frapper des timbres de 10 centimes d'une surcharge indiquant une
deuxième fois le prix du timbre. Il suffit de se rappeler que le 15 centimes avait la même nuance et
que les chiffres microscopiques qui se trouvent indiqués à la partie inférieure, n'auraient pas permis
aux agents de postes, surtout à la dernière heure du courrier, de reconnaître la valeur de l'affranchissement.
Il y aurait donc eu abus ou confusion et c'est ce que la surcharge devait éviter.
Il y a eu environ trois millions de ces timbres d'imprimés.

Page 16 - A propos des Timbres de la Nouvelle-Calédonie.

Page 16 - Le 20 centimes bleu 1849 de la République française.
Nous avons fait connaître il y a quelque temps que M. W. possédait dans son album un timbre bleu
20 centimes, émission 1849, porteur d'une oblitération, ayant le numéro du bureau de poste 7280,
bureau qu'on suppose avoir distribué par erreur de ces timbres, dans la couleur nommée.
On nous fait remarquer qu'à cette époque les timbres étaient oblitérés de lignes disposées en losange ;
que lorsque cette marque fut remplacée par celle portant des numéros, ceux-ci étaient de dimension
beaucoup plus petite que les chiffres qui figurent sur le timbre en question ; et qu'enfin pour que le 7280 e
bureau ait pu distribuer ou annuler ce timbre, il faudrait d'abord que ledit bureau eût existé. Or,
comme il n'y a que 6200 bureaux, on comprendra que cette griffe n'a pu y être apposée que par le caprice
d'un amateur ou l'ignorance d'un spéculateur.
On se sera procuré un 20 centimes bleu, tirage de 1850, destiné à remplacer momentanément, avec
une surcharge rouge 25 centimes, le 25 centimes bleu qu'on craignait ne pouvoir livrer pour l'époque
de l'émission et on l'aura annulé pour faire croire à une erreur.

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N°123
8 pages
Mars 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.

Les cartes nouvelles à 10 et 15 centimes existent en plusieurs variétés. Un ecclésiastique de Paris,
en attirant notre attention à cet égard, nous a fait découvrir, par suite de l'obligeance de M. A. de
Rothschild, les variétés suivantes :
1° Une carte à 10 centimes, avec 2 timbres 5 centimes;
2° Une carte à 10 centimes, avec 1 timbre 10 centimes;
3° Une carte à 10 centimes, avec 1 timbre 10 centimes, avec suppression de l'inscription :
Place pour 2 timbres à 5 centimes.
Ces 3 cartes ont le même cadre.
4° Une carte à 10 centimes, avec un timbre 10 centimes, sans inscription dans le carré réservé
pour deux timbres, mais avec un cadre différent, dont le filet est extérieur et le dessin intérieur; aux
angles, il y a un petit losange et quatre lignes réservées à l'adresse, marquées par des petits points,
au lieu de traits. C'est une composition nouvelle de la carte.
5° Plus ornementée que les précédentes. Dans les angles, un ornement de fantaisie. Les quatre
dessins sont reliés par une ligne, sur laquelle on a fait courir un petit cable ; au-dessus de : Loi du
20 décembre 1872, on a ajouté : Prix : 10 centimes.
On a réservé à droite une place pour 2 timbres, sans y placer une inscription. Cette carte est imprimée
en chamois, contrairement aux autres qui sont sur blanc jaunâtre, ou blanc grisâtre.
6° A peu près semblable à la 5e variété, mais avec place pour un timbre.
De la carte à 15 centimes, nous avons seulement 4 variétés.
1° Le dessin du cadre est entre deux filets; quatre filets pour l'adresse.
2° Le dessin du cadre a un seul filet extérieur; quatre lignes de petits points pour l'adresse.
3° Le dessin est semblable à la 5e variété de la carte à 10 centimes, mais l'avis de l'angle droit inférieur,
au lieu d'être horizontal, part de bas en haut, comme aux autres variétés ae cette valeur.
Au-dessus de Loi du 20 décembre (sans accent sur IV) 1872, on a ajouté : prix: 15 centimes
4° Rappelle la 6e variété de la carte à 10 centimes. Ces 3 dernières variétés sont sans inscription
dans le carré. Toutes les cartes à 15 centimes sont blanches nuancées.

On s'occupe en ce moment de la préparation de cartes avec timbre valeur, ce qui supprimerait la
besogne de coller le timbre, besogne inutile s'il en fût.

M. A. de Rothschild nous a montré un exemplaire d'une carte proposée. A l'angle droit supérieur est
un grand chiffre 15 dans un rectangle; en haut, est l'inscription : Rep. française; en bas : centimes.

Le 40 centimes, tête laurée, a été vu avec le fond ligné verticalement.

...

Page 21 - De quelques Timbres faux.

Page 21 - Les Timbres de la Compagnie Morton.

Page 22 - Des enveloppes Timbrées, par le Dr Magnus.
(Suite - voir le N°120).

...

FRANCE.

Les enveloppes timbrées ne sont pas encore en usage et nous ne savons si elles seront jamais adoptées.
Toulefois elles ont donné lieu à des essais dus au burin de M. Barre et à des propositions qui nous paraissent
former deux chapitres intéressants de l'histoire des enveloppes.
ESSAIS OFFICIELS.
Ils ont été décrits pour la première fois dans le n° 15 du Collectionneur de Timbres-postes par M. Herpin.
C'est en 1862 que M. Albert Barre présenta les types des timbres gaufrés destinés à être imprimés
sur les enveloppes vendues par la poste. On en distingue deux types.
1er Type. D. Effigie laurée de l'emperenr Napoléon III dans un cadre rond portant la légende.

L. En haut : Empire français.
En bas : 5 c. répété de chaque
côté du mot Postes.
Ce timbre situé sur des enveloppes

de diverses grandeurs (format grand, moyen, in 4 visite et de dames), est imprimé soit au milieu, soit vers
l'angle supérieur droit du l'enveloppe en papier blanc non ordinaire, ou très-mince, ou vergé épais.
Il était destiné à la valeur de cinq centimes. On en connaît les couleurs suivantes sur papier blanc :
Carmin pâle et vif.
Bleu.
Vert clair.
Bistre clair.
Vert-jaune.

Un certain nombre d'exemplaires des collections portent l'inscription manuscrite : Essai 1862 et la
signature A. B., puis une mention qui indique que la couleur est celle de telle autre valeur française.
On rencontre pareillement le timbre ci -dessus imprimé sur des feuilles de papier à lettre format
ordinaire, pliées de façon que le timbre se trouve situé à l'angle supérieur droit de la lettre.
5 centimes vert-pale (Coll. A. de R.).
5 centimes bleu (Coll. l'h.)
Les collections qui précèdent contiennent le même timbre imprimé sur des bandes. Nous citerons les
exemplaires suivants :
5 centimes, bistre-brun sur papier jaunâtre.
5 centimes vert sur papier bulle.
5 centimes vert sur papier bleu menu.
5 centimes brun-rouge sur papier blanc.

Un exemplaire de la collection de M. Ph. de couleur brun-pâle sur blanc est coupé carrément et collé
sur une bande du journal le Moniteur Universel, Journal Officiel, à l'adresse de M. Barre, graveur-
général des monnaies. Hôtel des Monnaies, quai Conti.
A titre de curiosités, nous mentionnerons deux enveloppes de notre collection. Sur la première, de
grand format, est un timbre de 5 centimes vert, imprimé au milieu de la partie supérieure. Mais la
patte étant relevée, on trouve le même timbre répété six fois sur trois rangées, 1,2,3 de haut en bas sur
celle dernière.
La deuxième est une enveloppe de Bade, émission de 1862, avec le fleuron et la gomme sous ce
dernier dans une largeur de deux centimètres (tirage de 1862) portant à droite un timbre de 3 kr. rose-
carmin. Au milieu, et louchant le bord supérieur, est un timbre de 5 centimes carmin.
Sur l'enveloppe sont des inscriptions au crayon, aux trois quarts effacées et qui ne nous paraissent
pas se rapporter au sujet.

2e type. D. Même effigie un peu
plus grande dans un cadre ovale
portant la légende.

L. En haut : Empire français.
En bas :10 c. répété de chaque côté du mot Postes.
Ce timbre, situé au milieu du bord supérieur d'enveloppes variées de dimension et de papier, était
destiné à la valeur de 10 centimes. On en connaît les valeurs suivantes :
Carmin pale.
Bleu.
Bistre clair.
Divers exemplaires portent les mentions signalées pour le 5 centimes (1).
Nous dirons volontiers avec M. Herpin « qu'il est impossible d'imaginer rien de plus admirablement
» traité que ce modèle. C'est une véritable médaille gravée avec le soin et le talent qui se
» rencontrent d'ailleurs dans toutes les productions de cet artiste, et à laquelle la couleur vient ajouter
» ici un nouvel attrait. Certes, si l'usage des enveloppes avec le système du timbre en relief
» avait eu quelque chance d'être adopté, on n'eut pu trouver un type plus complet de tous points et
» d'une exécution supérieure. A son mérite artistique ce type joint l'avantage comparativement
» aux timbres d'enveloppes en général, de n'offrir que des proportions restreintes et de conserver
» ainsi un large espace pour écrire l'adresse, quelque longue qu'elle soit. »
C'est un avantage que présentent aujourd'hui beaucoup de timbres allemands d'enveloppes, notamment
ceux de Prusse, Hambourg, Lubeck, Mecklembourg, Strélitz, Brunswick, Saxe, Tour et Taxis , Wurtemberg
et qu'ont toujours offert les timbres autrichiens.
Des objections graves furent faites à l'œuvre de M. Barre. La gaufrure avait des adversaires profondément
convaincus, que la Galvanoplastie pouvait fournir les moyens d'arriver à une imitation parfaite.
On n'a cependant jamais ouï dire que les timbres d'enveloppes étrangers aient été contrefaits,
et cependant les premiers, les timbres anglais, remontent à 1841.
(1) Les renseignements qui nous ont été fournis par M. Ph. sur les épreuves de sa collection portent pour ce
type le millésime 1863. L'épreuve que nous possédons porte 1 millésime 1862.

« Quoiqu'il en soit après quelques essais tendant à démontrer la possibilité de la contrefaçon et qui
sont à l'œuvre de l'artiste ce qu'un grossier surmoulage est à un original très finement ciselé, la
proposition de M. A. Barre fut écartée et le projet d'enveloppes abandonné. »
M. Herpin cite des contrefaçons de l'œuvre de M. Barre pour le 5 centimes :
Vert sur papier blanc.
Bleu sur papier blanc.
Vert sur papier vert-d'eau.

Nous présumons avoir les deux premières dans notre collection et si nous ne faisons erreur, nous
n'hésitons pas à nous ranger à l'avis de cet amateur sur le peu de valeur des contrefaçons.
Espérons que l'œuvre de M. A. Barre sera reprise quelque jour, maintenant surtout que les travaux
de M. Renard ont démontré qu'on pouvait imprimer ces timbres de la façon la plus économique.
(A continuer.) Dr Magnus.

 

N°124
8 pages
Avril 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.

Certains débitants de tabac vendaient à moitié prix des cartes de correspondance avec annonces au
revers. On vient , nous dit-on , d'en défendre la vente.
Nous avons parlé dans notre numéro de février d'un timbre 10 cent, avec surcharge, effigie de la
République. D'après des renseignements qui nous sont fournis par M. A. de Rothschild, il aurait été
décidé au dernier moment, que la surcharge 10 cent. serait remplacée par un gros chiffre 10. Le nombre
de ces timbres n'étant pas assez grand, le timbre de même valeur à l'effigie laurée de Napoléon aurait
subi le même sort. L'un et l'autre n'ont pas été employés.
...

Page 29 - Des Enveloppes timbrées, par le Dr Magnus.
(Suite. — Voir le n° 123.)
FRANCE (Suite).

PROPOSITIONS.
Nous trouvons dans le même n° 15 du Collectionneur la description et le dessin d'enveloppes
proposées par la maison Bertou en 1856 et 1862. Les dessins que donne le journal se rapportent aux filigranes
contenus dans la pâte du papier. Tout au plus peut-on admettre que l'effigie dans un ovale
située à l'angle supérieur du n° 2 simule un timbre-poste. Les renseignements relatifs aux poids des
papiers valeurs et aux taxes d'affranchissement ne sont pas sans intérêt, mais ne nous semblent pas à
leur place. Toutefois ces propositions d'enveloppes rappellent les papiers dont nous avons parlé à propos
des essais de Wurtemberg.
Avant de passer à un travail plus sérieux et plus digne d'attention, il nous faut signaler un projet de
timbre gaufré sans couleur sur des enveloppes format in-4. Il rappelle par le dessin les timbres
mobiles de 1853. Il est rectangulaire. Au milieu, effigie de l'empereur non-laurée, dans un cercle de
perles. Autour, le cadre rectangulaire portant en haut : Empire franc.; en bas : Postes; sur les
côtés, une grecque, comme aux timbres mobiles dont il rappelle le dessin. La valeur n'est pas
indiquée.
Nous ignorons le nom de l'auteur de ce projet et l'époque où il a été proposé.
Propositions de M. Renard.
M. Renard est l'auteur des propositions dont il nous reste à parler. Leur description a été donnée
par l'auteur dans le journal le Collectionneur de Timbres-Postes, dans une lettre très-intéressante
publiée dans le n°24 à laquelle nous ferons de larges emprunts.
Disons tout d'abord que M. Renard est l'inventeur d'une machine à imprimer les timbres d'enveloppes
dans laquelle tout se fait automatiquement, apport du papier, encrage et timbrage, gommage et
pliage de l'enveloppe. Cette machine, conduite par une seule personne et n'usant qu'une force vapeur
insignifiante peut produire 20,000 exemplaires en dix heures. Le prix de revient en était de beaucoup
inférieur à celui des timbres en feuilles. Les spécimens que l'on rencontre avaient pour but de montrer
les résultats qu'on devait obtenir avec sa machine.
En voici la description :
1er Type. Timbre ovale 32 sur 22 millimètres, gaufré en couleur.
D. Effigie laurée de l'empereur Napoléon III, à gauche dans un ovale entre deux rangs de perles
portant la valeur. En haut, écru à l'aigle surmonté de la couronne, en bas, cartouche destiné à contenir
la valeur.
L. Dans le segment de gauche, Empire français ; à droite, Timbre-Poste. Dans le cartouche du bas
deux 0 suivis de c pour la valeur.
Impression sur papier blanc ou de couleur, ad libitum et en couleurs variées.
Ce timbre a été gravé par M. Esparon. II est imprimé sur les enveloppes à l'angle supérieur droit.
On le trouve aussi sur des feuilles de papier à lettre vers la partie moyenne et supérieure. Bien des
épreuves ont été tirées sur des fragments de papier non convertis en enveloppes.
Il est impossible et inutile de citer toutes les variétés.

2e Type. Il offre la plus grande analogie avec le premier, mais
n'est pas gaufré. L'ovale de 32 sur 21 millimètres est un peu plus
étroit ce qui le fait paraître plus allongé: La couronne s'en détache
davantage. Les lettres et chiffres de la légende sont plus petits et une
arabesque remplace les perles de l'ovale extérieur.
Il est typographié en couleur et a été gravé par M. Beltz.

Une série aux couleurs des timbres français a été imprimée sur de petits carrés de papier blanc. Il en
existe aussi en noir sur papier de chine. Le plus grand nombre est imprimé en couleursur enveloppes
de papier de toutes espèces, couleurs et formats, et toujours à l'angle supérieur droit.
Le 3e Type, gaufré comme le 1 er , a 31 sur 23 millimètres.

Il en diffère par la dimension plus grande de l'effigie et de la
couronne, l'absence de l'écu, la forme toute autre du médaillon
inférieur. Il a été gravé par M.Trottin.
De ce type il existe des épreuves sur fragments de feuilles ou
ils avaient été imprimés au hasard en couleurs différentes et sur papier blanc,
bleu, chamois, rose et jaune pâle.

Les épreuves sur enveloppes sont à l'angle supérieur droit, également sur toutes sortes de papiers
et de nuances très-variées.
4e Type. Celui-ci, gravé également par M.Trottin n'est pas gaufré. Il est rectangulaire (21 millimètres
sur 18). Au milieu, effigie laurée de l'empereur dans un ovale perlé.
En haut, 00c dans l'espace destiné à la valeur.
Sur les côtés, Empire français, Timbre-Poste. En bas : finances.
Aux quatre angles, des écussons contenant en hautdes aigles, en bas des lettres qu'on peut changer
et dont l'emploi devait sans doute être celui des lettres des timbres anglais. Ce type est pareillement
imprimé sur feuilles coupées ou bien sur enveloppes de papier blanc ou de couleur variée.
A ces quatre propositions pour enveloppes, l'auteur en avait joint pour timbres mobiles; nous n'en
parlerons pas, ce point étant étranger à notre sujet.
Il ne fut pas donné suite à ces propositions de M. Renard. D'après l'auteur, on s'occupa activement
à la Monnaie et ailleurs, de la contrefaçon de ces timbres, mais ils eurent le même sort que les projets
de M. Barre.
Nous n'avons pas appris que cette étude ait été reprise depuis cette époque.
BANDES.
Nous ne connaissons aucun projet spécial. Nous avons vu tout à l'heure que M. Barre avait songé à
appliquer son projet aux bandes. Il est bon de noter que la première bande timbrée à notre connaissance
est celle de 1868 de la Confédération de l'Allemagne du Nord, à moins qu'on ne considère comme
tels les feuilles timbrées des Etats-Unis qui en tiennent lieu. L'idée de timbrer par avance des bandes
date pour la France de 1862. .
CARTES POSTALES.
Emission du 15 janvier 1873.
Au moment où nous écrivons ces lignes, la carte postale vient d'être émise en France. Le n° 121 du
Timbre-Poste en a donné le fac-similé, en faisant connaître l'instruction du directeur général des
Postes qui prescrit les règles à suivre pour la vente, l'emploi et la distribution de ces cartes. Nous y
renvoyons nos lecteurs pour éviter les répétitions.
Nous rappellerons seulement qu'elles sont de deux sortes.
1° Celles à 10 centimes, circulant à découvert en France et en Algérie, dans l'intérieur d'une même
ville ou dans la circonscription du même bureau.
2° Celles à 15 centimes, circulant de bureau à bureau en France et en Algérie.
Ces cartes diffèrent entre elles par les petits clichés de l'encadrement et quelques détails accessoires.
L'impression est typographique sur carte blanche.
Elles ne portent pas de timbre, mais ce dernier doit être collé d'avance par les employés des postes, et à
cette occasion il a été émis un nouveau timbre de 10 centimes, imprimé en bistre-brun sur rose à
l'aide des anciennes planches, mais on a souvent au début, fait usage de deux timbres de 5 centimes,
comme l'indique la légende. Le caprice de l'employé peut aussi avoir disposé le timbre à l'envers ou de
côté.
Les cartes-postes ne sont pas toutes au type spécial à chaque valeur. Un des motifs principaux,
dit-on, c'est que pressée de satisfaire à toutes les demandes, l'administration s'est vue forcée de
s'adresser à l'industrie privée pour faire l'impression, concurremment avec l'imprimerie nationale.
De là des variétés que nous classerons comme suit :

 

 

10 centimes. - ----------- 15 centimes.

1er tirage. Impression de l'imprimerie nationale. Encadrement figuré à la suite de l'instruction du directeur
général des postes

a. Avec inscription dans le compartiment destiné aux timbres, sur carte blanche.
10 centimes (avec deux timbres de 5 centimes).
10 centimes (avec un timbre de 10 centimes).
15 centimes (avec un timbre de 15 centimes).
b. Même inscription sur carte légèrement azurée.
10 centimes (avec deux timbres de 5 centimes).
10 centimes (avec un timbre de 10 centimes).
15 centimes (avec un timbre de 15 centimes).
c. Sans inscription dans le compartiment destiné aux timbres, sur carte blanche.
10 centimes (avec deux timbres de 5 centimes).
10 centimes (avec un timbre de 10 centimes).

 

 

10 centimes. - ----------- 15 centimes.

2 e tirage. Impression due à l'industrie privée; encadrement différent des précédents, avec filet extérieur seulement,
sans inscription dans le compartiment destiné aux timbres.
3e tirage. Impression de l'imprimerie nationale.
Mêmes encadrements qu'au premier tirage. Compartiment pour un seul timbre sans inscription.
Mention de la valeur en gros chiffres au-dessus de Loi du 20 décembre 1872.
10 centimes sur carte chamois.
15 centimes sur carte blanche.
4° tirage. Impression due à l'industrie privée ? Encadrement formé par des coins ornés différents

 

 

10 centimes sur chamois 15 centimes sur blanc

pour chaque valeur réunis par ligne entourée d'un cable. Pas d'inscription dans les compartiments. Valeur
indiquée comme au tirage précédent ; mais en caractères plus petits.
Ajoutons à ce qui précède que l'industrialisme a vu dans ce moyen de correspondance un nouveau
procédé de réclame et de publicité, et que les cartes vendues par l'administration des postes sont cédées
au public à prix réduit après addition d'un cadre formé d'une double ligne d'annonces sur chacun des
quatre côtés du revers de la carte.
...

CATALOGUE PRIX-COURANT DE TIMBRES-POSTE, TIMBRES-TÉLÉGRAPHE ,
TIMBRES FISCAUX, TIMBRES DE CHEMIN DE FER, ESSAIS ET AUTRES,
un joli volume in-18 de 180 pages,
contenant la description de 12,000 timbres environ et illustré de 54 types de timbres locaux de Russie.
Prix : fr. 2-50, franco.

 

N°125
8 pages
Mai 1873

 

Chronique.

...

COLONIES FRANÇAISES.
Les 40 cent., effigie de la République, récemment arrivés, sont imprimés en orange.

...

Page 36 - Demande de renseignements.

 

 

Poste Française - Jerusalem.

Page 36 - Les Timbres d'Espagne de Don Carlos, par Mariano Pardo de Figueroa.

Page 37 - Les timbres de Saint-Louis réhabilités et quelques mots sur les timbres de villes aux États-Unis.

 

N°126
8 pages
Juin 1873

 

Chronique.

...

Page 44 - Les timbres de Saint-Louis réhabilités et quelques mots sur les timbres de villes aux États-Unis, par John Tiffany.
(Suite. — Voir le précédent numéro.)

Page 45 - Des Enveloppes timbrées, par le Dr Magnus.
(Suite. — Voir le n° 124.)

Page 47 - Les Timbres de l'Inde Portugaise.

 

N°127
8 pages
Juillet 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.
Le chiffre-taxe de 40 centimes a été imprimé en bleu outre mer. Un timbre annulé ayant celle inscription
que nous possédons, porte la date de novembre 1872.
Le 80 centimes, type actuel, a le fond ligné horizontalement.

...

Page 53 - Les Timbres de service américains, par le Dr Magnus.

Page 55 - Cartes de correspondance, en Espagne, par Mariano Pardo de Figueroa.

 

N°128
8 pages
Aout 1873

 

Chronique.

...

FRANCE.
Nous avons vu dans l'album de M. de Rothschild, deux cartes d'un type autre que ceux que nous connaissons.
Ils sortent de l'imprimerie Hutinet et ressemblent aux types 5 et 6 de la même maison, avec
dessins des angles un peu différents. Le cable est le même, mais il n'y a aucun avis sur ces cartes.
Les 10 centimes n'ont place que pour un timbre.

...

Page 60 - Réimpression de 1873 des premières émissions de timbres et enveloppes de Prusse.

Page 63 - Des Enveloppes timbrées, par le Dr Magnus.
(Suite. — Voir le n° de juin) .

 

N°129
8 pages
Aout 1873

 

Chronique.

...

COLONIES FRANÇAISES.
Le 80 centimes (effigie de la République) commence à arriver non dentelé.
D'autre part, il arrive de Cochinchine des 20 cent. (République) des 30 et 80 centimes (tête laurée de l'empereur) percés en ligne.
...

Page 69 - Des Enveloppes timbrées, par le Dr Magnus.
(Suite. — Voir le n° précédent.)

Page 70 - Les timbres de Parme.

Page 71 - A NOS LECTEURS.

Avec le renouvellement de l'année nous avons résolu de faire paraître en même temps que le
Timbre-Poste, une publication analogue ne s'occupant que de timbres fiscaux.
Le Timbre-Fiscal sera illustré des principaux types qui paraîtront et contiendra quatre pages de
texte, la dernière, réservée en partie à faire connaître le prix des timbres.
Le nouveau journal sera conçu exactement sur le même plan que le Timbre-Poste dont il adopte le
format. Il paraîtra également le 1er de chaque mois.
Prix pour la Belgique : fr. 2 par an. pour l'étranger : 3 »
Les abonnements partent tous du premier numéro de janvier et sont pour une année.
Cette publication est confiée à l'intelligente direction du docteur Magnus. On peut donc compter,
avec quelque certitude, sur des articles aussi intéressants qu'instructifs. Nous fesons néanmoins appel
à l'obligeance de tous nos correspondants, espérant qu'ils voudront bien nous venir en aide dans cette
nouvelle entreprise, en nous procurant des renseignements sur les émissions des timbres fiscaux.
Nous nous engageons, pour notre part, à ne rien négliger pour mettre cette publication au même
niveau que sa sœur aînée, le Timbre-Poste, dont on a pu apprécier la promptitude et l'exactitude des
renseignements.

 

N°130
8 pages
Septembre 1873

 

Chronique.

Page 76 - BIBLIOGRAPHIE.

Histoire de la Poste aux lettres, par Arthur de Rothschild; 1 vol. in-18, Paris, 1873.

Le livre que nous avons, aujourd'hui, à examiner est signé d'un nom bien connu du public philatéliste, et qui
figure depuis longtemps parmi ceux des collaborateurs les plus aclifs et les plus dévoués du Timbre-Poste.
Nous n'apprendrons donc rien à nos lecteurs en leur disant que M. Arthur de Rothschid avait déjà fait paraître,
en 1871 et 1872, à Bruxelles et à Paris, deux brochures : la Poste à un Penny et la Réforme de la taxe des lettres en
Angleterre, dont noire journal, eut la primeur littéraire.
Encouragé par le succès de ces deux ouvrages, M. de Rothschild a poursuivi, depuis lors, la tache qu'il avait si
heureusement commencée, et, par le seul énoncé du nouveau sujet qu'il a choisi, on peut approximativement se
rendre compte des recherches auxquelles il s'est livré et des éludes qu'il a dû l'aire, afin de réunir les matériaux
d'un travail complet sur l'institution des postes.
Le plan que M. de Rothschild a adopté pour la disposition de son livre, est aussi simple que judicieux. Dans
la première partie, qui est purement narrative, il nous fait connaître les origines de la poste, et, à l'aide de cita-
tions ingénieusement et savamment rapprochées, il s'efforce de rajuster l'un à l'autre les anneaux disjoints de
la chaîne historique. Les Rois perses, les Républiques grecques, les Césars romains, les Chefs barbares , enfin,
les Rois de France, au moyen-âge et dans les temps modernes, passent tour à tour sous nos yeux, dans un récit
très rapide et très attachant.
L'auteur décrit ensuite l'organisation actuelle des postes françaises, qu'il compare à celles des autres États
européens, et, ce tableau une fois terminé, il aborde la période de la réforme en Angleterre ; puis, il expose,
l'invention des timbres-poste et celle des cartes postales.
Dans cette dernière partie qui est exclusivement philalélique, M. de Rothschild cite les divers fragments et documents
publiés par le Timbre-Poste, notamment en ce qui concerne les cédules de Velayer, en 1653, le papier à
lettres timbré, émis par le royaume de Sardaigne en 1818, et l'histoire de la maison de la Tour-et-Taxis.
Il a relevé avec beaucoup de soin les renseignements fournis par la statistique de ces dernières années sur
l'impulsion qu'a donnée au mouvement des correspondances l'adoption de la réforme par les divers pays civilisés;
et nous nous associons sans réserves aux réflexions que lui inspire l'état actuel de l'institution postale, état
qui réclame encore tant de progrès nouveaux et d'améliorations.
Le chapitre relatif aux cartes-postales est un de ceux que M. de Rothschild aie plus habilement traités; il y
montre l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse et la Belgique, précédant la France dans la voie de cette ingénieuse
invention et il prouve que l'abaissement du prix des cartes (5 centimes et 10 centimes, ou lieu de 10 et
15 centimes), est une mesure aussi utile qu'urgente. Il demande, en outre, que, selon le système suivi dans plusieurs
pays, on émette des cartes doubles, avec réponses payées.
Enfin, il conclut (et cette conclusion seule suffirait, croyons-nous, pour assurer le succès de l'Histoire de la
Poste aux lettres), à ce que toutes les nations européennes puissent s'entendre pour décréter, dans un avenir plus
ou moins prochain, l'émission d'un timbre-poste universel, ne dépassant pas le prix de un penny. Si gigantesque
que soient les difficultés d'exécution d'un pareil projet, qui enrichirait d'un nouveau type presque cosmopolite
la science philatélique, on ne peut s'empêcher de trouver grande et belle une pareille idée, et de féliciter
M. de Rothschild d'avoir osé la produire.

Page 76 - Les soit disant timbres de Pahlunpoor.

Page 79 - Le timbre de Don Carlos.

Page 80 - Ecce homo !

La Gazettes des timbres se plaint de voir le Philatelist lui faire des emprunts sans le citer et
sans avoir reçu son autorisation. Rien de plus juste que cette réclamation. Mais M. Mahé a-t-il le droit
de se montrer sévère pour les copistes. Voyons un peu :
Le Timbre-Poste annonce par erreur que le 10 piastres d'Espagne est vert, tandis qu'il est
brun-violet. N'est-il pas extraordinaire de voir la Gazette commettre la même erreur après nous ?...
La Gazette ne paraît plus le 15 mais le premier de chaque mois. Pourquoi ? pour... « diverses considérations »
dit l'éditeur. Nous allons faire connaître les vrais motifs :
M. Mahé trouve que la gravure sur bois est d'un prix inabordable pour lui. Que faire? il attend
l'apparition du Timbre-Poste auquel il... emprunte les gravures, pour en faire une reproduction paniconographique
sur zinc, procédé aussi économique qu'indélicat, qui lui permet de donner à peu de frais
les mêmes types que nous, trente jours après. La date du 15 l'obligerait à attendre 45 jours!
Nous nous abstiendrons de qualifier cette conduite que la conscience d'un honnête homme réprouve.
Nous n'avons jamais autorisé M. Mahé à se servir des gravures de notre journal et nous ne l'y
autorisons pas encore. Si la conscience de M. Mahé s'y accomode facilement nous le regrettons pour
lui, mais nous ne pouvons nous empêcher de dénoncer ce sans gêne à la pick-pocket.
En réponse à ces lignes on nous enverra certainement des injures. Nous nous y attendons. C'est
une argumentation familière à M. Mahé. Mais comme elles ne nous atteignent pas, nous prenons ici l'engagement
de ne pas y répondre.

 

N°131
8 pages
Novembre 1873

 

Chronique.

Page 85 - Les timbres de Kotelnitsch.

Page 86 - Des Enveloppes timbrées, par le Dr Magnus.

Page 87 - Le 3 kreuzer vert de l'office Tour et Taxis.

 

N°132
8 pages
Décembre 1873

 

Chronique.

...

COLONIES FRANÇAISES.

Le 1 centime, effigie de la République, avec chiffres aux angles inférieurs, est en circulation non
dentelé. Le 30 centimes que nous avons annoncé en janvier l'est également : nous venons de le voir.

...

Page 93 - A propos du timbre de Schaumbourg Lippe.

Page 93 - Le timbre de Jérusalem.

Nous n'avions reçu jusqu'aujourd'hui que des renseignements vagues sur le timbre de Jérusalem.
Une enveloppe de lettre qui vient de nous être remise, nous permet de donner quelques éclaircissements
à ce sujet.
La lettre, en destination de l'Angleterre, est affranchie au moyen de deux timbres non dentelés de
l'empire: 20 et 40 centimes. Elle porte le timbre bleu en question, reproduit en mai dernier et comme
timbre à date originaire : Jaffa 25 avril 1862.
D'après les informations qui nous ont été données, la France n'a pas établi de bureau de poste à
Jérusalem. Il est donc probable que les lettres de cette ville sont remises au consulat français, pour
être expédiées à Jaffa où il existe un bureau de poste français. Le timbre bleu appliqué au consulat,
indique sans doute que les frais d'expédition à Jaffa ont été perçus.
Si nos suppositions sont justes, le timbre de Jérusalem doit donc être assimilé au même rang que
les marques port payé, paid, etc.

Page 93 - Les timbres de Parme.
(Suite. — Voir n° 129)

Le Timbre Fiscal, paraîtra le 1er janvier prochain. Belgique, 2 fr. ; Etranger, 3 fr.

Pour paraître très incessamment, la 10 e édition de l'Album illustré pour timbres-poste et
télégraphe, par J.-B. Moens, avec plus de mille gravures.