Chronique.
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CONGO FRANÇAIS.
En décembre 1892 nous signalions, d'après un confrère, le
timbre de 25 c. piqué, des colonies françaises,
surchargé verticalement en rouge : Congo français ENR
l0centimes qui ne nous parvient qu'aujourd'hui...
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FRANCE.
La Gazette Timbrologique annonce la prochaine émission de
cartes-lettres avec réponse.
Voilà une émission bien inutile.
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INDO-CHINE.
Des enveloppes à 25 centimes nous parviennent aux trois mêmes
formats du 15 centimes.
Type Connu. Cela existe pour toutes les colonies :
25 centimes, noir sur carmin sur rose .
L'émission date du 1er avril.
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KERGUELEN (lie).
La Gazette Timbrologique est en mesure d'affirmer, dit-elle,
qu'une série de timbres semblables
à ceux des colonies est en préparation pour cette île.
" La terre de Kerguelen est située dans l'océan Indien par
49° 54' de lat. S. et 67° 62' long. E.
Elle est stérile et inhabitée. ", (Ch. Dezobry et Th.
Bachelet.)
Emettre des timbres pour une île inhabitée, c'est un comble !
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ZANZIBAR.
Cette fois ça y est! Nous avons des timbres pour de vrai, avec
l'inscription : Zanzibar...
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Page 72 - Faux timbres-taxe de France.
En suite d'une enquête de M. Péchard, commissaire de police du
quartier de la Monnaie
à Paris, il a été établi qu'un nommé Dumonteil agissant pour
le compte d'un marchand
de timbres-poste nommé Beauzemont avait fait au graveur Perrot
la commande de
timbres-taxe 40 et 60 centimes de France, soi-disant destinés au
gouvernement de Haïti. Sous
le même prétexte, Dumonteil obtint de l'imprimeur Gruler qu'il
lui tirât cinq mille exemplaires
de ces timbres. Les planches et les faux timbres ont été
retrouvés en majeure partie
chez un autre marchand, Thumin, qui en aurait fait l'achat au dit
Dumonteil, connu peu avantageusement
sous le nom d'Oliviera, pour la somme de 300 francs.
Toutes ces personnes ont été laissées en liberté mais seront
poursuivies en vertu de
l'article 142 du code pénal et de la loi du 11 juillet 1885.
Page 72 - Le concours des timbres-poste en France.
Le concours des timbres n'a pas plus abouti en France qu'il n'a
abouti en Belgique en 1864.
On parle cependant de 650 projets qui ont été exposés à Paris
à l'école des Beaux-Arts et
parmi lesquels il est énormément de médiocrités. Les
conditions du concours étaient qu'il
ne fallait pas s'écarter du régime politique de la France;
néanmoins on rencontre de tout
parmi les projets : d'abord des Républiques sous toutes les
formes possibles et impossibles,
des Carnot, des Thiers, des J. Grévy, des Jeanne d'Arc, des
Gambetta, des Mae-Mahon, des Victor
Hugo, des Casimir Périer, des locomotives, des bateaux, des coqs
gaulois, des facteurs, des
hirondelles messagères, des cartes de France, des armes de
Paris, un damier!, il y a même
des Russes, le tout avec l'inscription obligée: République
française et Poste au singulier et au pluriel.
Le jury n'a pas trouvé le type rêvé. Il a néanmoins accordé
des mentions honorables,
accompagnées de 500 francs, aux cinq projets suivants :
1° A M. Bourgoin, pour sa République assise à l'ombre d'un
olivier, le bras gauche appuyé
sur le chiffre du timbre et tenant de la main droite le glaive de
la Loi ;
2° A une femme de face coiffée du bonnet phrygien, les bras
étendus, tenant d'une main
un flambeau et de l'autre une branche d'olivier ; forme oblongue
;
3" Au profil à gauche de la République également coiffée
du bonnet phrygien au milieu
d'un médaillon rond avec l'inscription : République française
et traversé d'une branche
d'olivier dans le sens oblique;
4' A la République assise vers la droite le poing droit sur la
hanche, tenant élevée une
branche d'olivier de la main gauche; dans l'angle gauche
supérieur un triangle, un fil à
plomb et deux mains enlacées;
5° A une autre République assise vers la gauche. Elle a le
caducée d'une main et le
drapeau de l'autre; à ses pieds des instruments de travail.
Il ne reste maintenant au gouvernement qu'une seule ressource :
celle de confier ce
travail à un artiste de valeur. Réussira-t-il à contenter tout
le monde : c'est douteux.
Page 72 - Enveloppes et réimpressions de
Hambourg.
Page 73 - Bibliothèque des
timbrophiles.
Il a paru à Florence un petit volume in-12 de 200 pages
intitulé : Manuali di filatelia, par
T. Gray. Les timbres y sont catalogués comme il y a trente ans.
Nous avons reçu depuis, édité par la, maison Stanley Gibbons
Limited un volume in-18 ayant
pour titre : .in exhaustive catalogue of the adhesive postage
stamp of the British Empire, par
H. Mackwood Millington. Ce livre mérite tous les éloges : il
est fort bien conçu, parfaitement
édité et donne tous les renseignements désirables sur les
timbres de l'Empire Britanique.
Il est digne enfin d'être consulté.
Vient ensuite: A complete priced catalogue of the Postal and
Telegraph adhesives of Great
Britain, par Harry Hilckes. Ce travail s'occupe minutieusement
des timbres de la Grande-
Bretagne, ce qui n'est pas une difficulté insurmontable
lorsqu'on a l'ouvrage de MM.Philbrik
et Westoby à consulter. Nous sommes heureux cependant de
constater que si M. Hilckes n'est
pas arrivé bon premier, son uvre est faite
consciencieusement. Trop même, car il a cru
devoir donner les prix non seulement de chaque timbre neuf et
annulé, mais aussi de chaque
numéro de planche ; il y a même des prix pour certaines
oblitérations ! Sur quoi l'auteur base-
t-il son estimation pour publier ses évangiles"?
Nous ne pouvons le dire, mais il est probable que l'estimation
s'est faite comme toutes celles
des catalogues à prix généraux, c'est-à-dire suivant le
caprice ou l'intérêt. Un exemple :
nous avons catalogué à Victoria un timbre au prix de 75
centimes. Nous le trouvons annoncé
dans un catalogue à prix généraux, à fr. 7.50. Qui est dans
le vrai ? Assurément celui qui
livre au prix qu'il annonce.
Le livre de M. Hilckes rendra certes de grands services.... aux
spéculateurs. Ils en profiteront
pour augmenter leurs prix : c'est du reste le résultat final de
toutes ces estimations.
Aux amateurs à juger s'ils sont décidés à accepter ces prix
fantastiques qui rendront bientôt
la collection inabordable.
Nous arrivons enfin à cette uvre sérieuse, qui a pour
titre : / Francobolli del Ducato di
Modena e délie provincie Modonesi, par Emilio Diena, le
timbrophile bien connu et le
colla-borateur fidèle du Timbre-Poste.
L'auteur se trouvant aux sources mêmes a pu largement puiser
dans les archives du Duché,
aussi ce travail abonde-t-il en documents de tous genres :
conventions, décrets, correspondances,
etc., qui précisent les faits rapportés par l'écrivain et leur
donnent un caractère d'indéniable
authenticité. Cette étude, uvre d'une patiente
érudition, semble fixer d'une façon
définitive l'avenir des timbres de Modène et les nombreuses
controverses soulevées sur cette
question. Nul doute qu'il ne reçoive de tous les timbrophiles
sérieux l'accueil qu'il mérite.
Comme son titre l'indique, le livre de M. Diena se compose de
deux études distinctes,
la première a pour objet les timbres d'affranchissement du
duché de Modène et des provinces
Modénaises,la seconde concerne les timbres du duché même pour
les journaux étrangers.
Chacune est elle-même divisée en deux parties, historique et
descriptive. La première embrasse
la période qui s'étend entre la convention avec l'empire
d'Autriche, 21 novembre 1849 jusqu'en
1860. L'auteur nous montre les différentes phases de
l'établissement des timbres-poste,
les lenteurs, les atermoiements tour à tour du gouvernement
ducal et de l'imprimerie
impériale de Vienne à qui les timbres furent primitivement
commandés et dont la confection
fut retardée au point que le gouvernement se vit obligé, pour
observer les clauses de la
convention, de faire exécuter les timbres clans le duché même;
il nous met sous les yeux
l'interminable correspondance intervenue durant ce laps de temps
entre les différents ministères
et le directeur général des postes sur des questions,
byzantines parfois, concernant les plus
minimes détails d'exécution.
Les timbres furent émis le ler juin 1852 et furent en cours
jusqu'au 15 octobre 1859, date
à laquelle survint une nouvelle émission du type à l'écu de
Savoie.
Dans la partie descriptive, très minutieusement détaillée, M.
E. Diena étudie le type des
premiers dessins, et la première émission de 1852, les
épreuves, les variétés et erreurs
typographiques, le papier, les divers tirages et signale pour
finir les différentes erreurs et les
falsifications. Une étude non moins soignée est réservée à
la période dite du Gouvernement
provisoire (timbre d'oblitération aux armes de Savoie, emploi
temporaire des timbres des Etats
Sardes dans la province de Massa et Carrara, émission du 15
octobre 1859, erreurs, falsifications,
etc.)
La seconde partie du livre est consacrée aux timbres de journaux
étrangers. On sait qu'il
s'agissait là d'une taxe légèrement arbitraire appliquée par
le gouvernement ducal aux journaux
étrangers dont les idées n'étaient pas en harmonie avec celles
du prince et de l'empereur
d'Autriche. Certains journaux bien en cour en étaient exemptés.
Cette taxe fut abolie
en 1859 par le dictateur Farini. Nous trouvons dans l'ouvrage de
M. Diena une très intéressante
correspondance sur cette question entre les différents
ministères, puis le détail de l'émission
du 1er février 1853 et de celle du 1er avril de la même année,
dont deux tirages eurent
lieu, le premier le 29 mars 1853, le second le 21 mai, celles,
postérieures, du 1er novembre
1857 et du 18 février 1859. Comme pour les timbres
d'affranchissement, les erreurs
typographiques et les falsifications sont soigneusement
signalées.
Telle est résumée dans ses grandes lignes la matière du livre
de M. Diena, uvre d'érudit,
qui jette sur la question la lumière de documents nouveaux et
complètement inédits. Nous
ne doutons pas de son succès. Ajoutons qu'il est écrit dans une
langue très correcte, vive et
élégante, qui contraste singulièrement, faut-il le dire, avec
la sécheresse administrative des
documents reproduits. Serait-ce pour cette raison que M. Diena
s'en est montré si prodigue ?
En tout cas nous ne pouvons que le féliciter d'être parvenu à
rendre intéressantes
pour tous de longues dissertations techniques et de livrer à la
publicité un ouvrage où les
qualités de forme et de fond marchent de pair.
Page 76 - Réponse à notre demande de
renseignements.
Dans notre n° 315 nous réclamions des éclaircissements sur
certaines oblitérations de timbres
français. La Union filatelica de Barcelone nous répond :
Avant l'existence du réseau des voies ferrées avec la France,
la correspondance étrangère
qui arrivait à Barcelone, par la voie de Perpignan, était
transportée dans des sacs ad hoc,
par diligence jusqu'à Gérone et de là, par chemin de fer
jusqu'à Barcelone.
Arrivé à l'administration, la correspondance était revue et
tous les timbres non oblitérés
l'étaient d'un timbre spécial. Cela s'est passé jusqu'en 1869,
époque à laquelle l'administration
des postes ayant dû modifier sa manière d'être, à la suite
d'événements survenus alors, on oblitéra
avec les mêmes timbres à date ou simplement avec une croix à
l'encre.
Il existe trois timbres distincts :
1° Extranjero en grandes lettres.
2° Avec deux lignes : Extranjero, Barcelona.
3° Extranjero dans un cadre formé d'un filet.
Il est probable, ajoute notre confrère, que ces oblitérations
étaient employées non seulement
pour les timbres de France, mais encore pointons ceux des pays
étrangers.
La question ne nous parait pas résolue. Créer trois
oblitérations pour faire la besogne des
autres, cela nous paraît impossible.
Quant à la seconde oblitération : Admon de c. Barcelone, 3 cts
, elle aurait été placée, au dire
de l'Union filatelica, par inadvertence sur le timbre au lieu de
sur la lettre, ce qui est probable.
Notre confrère ne sait rien de l'oblitération : Débarquement
et magasinage à la charge des
destinataires. Nous renouvelons donc notre demande, ainsi que
pour une autre oblitération,
que nous avons rencontrée en bleu sur des timbres piqués 1870,
40 c. et 1872, 80 c. (type 1849).
Ge ILS DOIVENT
U DÉBARQUE
Page 76 - Chronique des découvertes.
(Suite. Voir n° 377.)
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