Le Timbre-PosteAnnée 1887

Journal du collectionneur, de Moens en février 1863.

https://archive.org/details/timbreposteetlet18631brus

 

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N° Jubilaire
36 pages
Janvier 1887 (Numéro supplémentaire)

 

AVANT-PROPOS
Comment naquit « LE TIMBRE-POSTE »
C'était vers la fin de 1862; nous cherchions à résoudre ce problème assez difficile : publier un prix-courant de timbres, sans frais, tout en évitant la
rapacité du fisc en pareille circonstance, qui exigeait à cette époque un droit de timbre.
Un prix-courant, donné comme annonce, pouvait, il est vrai, nous soustraire à ce droit, mais les annonces ne sont pas précisément pour rien :
il fallait trouver autre chose... Des annonces à un journal, il n'y a qu'un pas. Si nous faisions un journal de timbres? Après tout, pourquoi pas?
Mais il ne suffit pas d'avoir une idée, encore faut-il savoir la mettre en pratique. Après mûre réflexion, nous trouvâmes qu'au besoin des quatre pages
minimum d'un journal pouvaient comprendre des annonces pour l'une d'elles, le prix-courant pour deux autres, et sur la quatrième, entretenir le
lecteur des timbres.
C'était là le programme, mais qui ne laissait pas cependant de nous inquiéter. Parler timbres, c'est fort bien, mais que dire ? qu'ils sont beaux, laids,
c'est monotone, puis après ? Cette critique du beau et du laid fut cependant un trait de lumière pour nous : nous conçûmes aussitôt l'article palpitant
d'intérêt : « Les timbres-poste envisagés au point de vue artistique », qui nous fournit deux colonnes sur trois, consacrant cette dernière colonne au
petit boniment de rigueur « But de cette feuille.
Mais quand il fallut écrire « le but de cette feuille », nous trempâmes plus de vingt-cinq fois notre plume dans l'encre, sans arriver à tracer
autre chose que « But de cette feuille ». Le fait est que « le but » nous échappait complètement.
Il était bien convenu que c'était afin « de combler une lacune » que nous faisions paraître notre feuille, mais encore fallait-il, si pas le prouver,
au moins essayer de le démontrer.
Le but de la feuille a-t-il été rempli? nous le pensons, puisque nous voilà célébrant nos vingt-cinq printemps.
Mais si « le but de cette feuille » et « les timbres-poste envisagés au point de vue artistique «.avaient sauvé la situation pour le premier numéro, il fallait
à tout prix trouver autre chose pour le deuxième ; car, à notre grand étonnement, les abonnements nous arrivaient de toutes parts : on nous prenait
donc plus au sérieux que nous ne nous prenions nous-mêmes. Nous apprîmes même qu'il existait à Bath, depuis le 15 février 1863 un journal
« The Stamp Collector's Magazine », lequel s'était laissé distancer depuis le 15 décembre 1862, par un autre : The Montbly Advertiser que nous ne
connûmes que plus tard. Et ces deux journaux ne contenaient pas de prix-courant ! nous n'en revenions pas de cette témérité.
Nous nous remîmes au travail et cette fois, la Chronique et un mot sur l'origine des timbres-poste firent les frais du deuxième numéro. Nos
inquiétudes augmentaient chaque jour, il fallait établir un troisième numéro, quand nous reçûmes de Gènes le spécimen d'un timbre proposé par
MM. Pellas frères et qui avait été refusé par le gouvernement italien. On faisait par la même occasion, appel à l'influence ! de notre feuille.
Inévitablement notre petit amour-propre devait se trouver flatté de la demande, aussi trouvâmes-nous le timbre admirable et nous écrivîmes « les
timbres d'Italie » ce qui fut une occasion de faire paraître le troisième numéro, conçoit-on cela ?
avec deux pages de texte ! Cette prodigalité pouvait nous être fatale, mais bast ! nous avions confiance dans notre étoile qui nous a rarement abandonné.
Pour le quatrième numéro, il nous arriva un collaborateur, M. De Rives de Seine (capitaine E. Belleville, aujourd'hui décédé); il nous remettait
« Les timbres-poste considérés au point de vue de l'histoire ». Cette bonne fortune nous engagea à donner un supplément de deux pages...
d'annonces. Nous ne doutions plus de rien !
Un collaborateur nouveau, M. Léon Chandelier, également décédé, devait porter la lumière... sur « Les mémoires d'un timbre-poste de la Nouvelle-
Ecosse » et nous prouver ainsi qu'il n'était pas si difficile de publier un journal ; c'est ce qui nous décidait à entamer, pour notre numéro 6, la
troisième page, et nous attaquions bravement « Le service des postes en Belgique » en faisant paraître un article sous ce titre. Que dire du numéro 7 ?
qu'il ressemblait au numéro 6 ; mais le numéro 8 était un vrai régal pour les lecteurs du Timbre-Poste : ce numéro contenait 2 1/2 pages de texte,
quatre de prix-courant et une et demi d'annonces !
aussi la jubilation des abonnés fut-elle grande. Cela ne pouvait durer. Après les numéros 9 et 10, qui n'étaient que de nouveaux échantillons de notre
prodigalité de texte, annonces et prix-courants, nous prîmes la résolution de remettre nos lecteurs à la portion congrue, c'est-à-dire deux pages de
texte et deux de prix-courants ou d'annonces pour les deux derniers numéros, lesquels, remarquons-le bien, parurent le même mois !
Nous étions arrivé, sans trop d'encombre, à publier nos douze numéros, nous avions trouvé notre boussole pour nous diriger; nous prîmes la
résolution de suivre l'exemple donné et d'illustrer désormais le texte du journal, des types de timbres tout en changeant le format trop grand,
et adoptant, à partir de janvier 1864, celui que nous avons conservé jusqu'ici.
Telles sont les tribulations de la première année du Timbre-Poste. J.-B. Moens.
...

Page II - Renseignements sur les premières enveloppes et timbres de Russie, par F. Breitfuss.

Page V - Les Timbres-Poste en Italie, par F. Carotti.

Page VI - Notes sur quelques timbres d'Italie, par Charles Diena.

Page X - Les Timbres-Poste des Bermudes, par E. B. Evans.

Page XIII - Le 6 kreuzer 1849 de Bavière, par Philipp Von Ferrary.

Page IX - Réflexions sur les timbres allemands employés par fractions, par Georges Fouré.

Page XV - A propos du timbre français bleu 20 c. et du chiffre taxe noir même valeur de 1875.
En 1874, plusieurs députés s'étant plaints à la Chambre que les colonies françaises se servaient
encore des anciens timbres , invitèrent le ministre des postes et télégraphes, à faire cesser l'affranchissement
des lettres, par les timbres représentant l'effigie de Napoléon III et les aigles.
Il y eut un concours, et en 1876 parurent les nouveaux timbres représentant deux figurines,
symbole du commerce et de la paix.
En 1875, un groupe de députés demanda la diminution du port des lettres. Le ministre proposa
une réduction de 5 centimes, c'est-à-dire, 20 centimes au lieu de 25, par 15 grammes et déclara
devant la commission, qu'il ne pouvait faire de réduction plus forte, sans s'exposer à une perte budgétaire.
De suite, il fit tirer le 20 c/brun en bleu, au chiffre de 200,000, pour parer aux premières difficultés et
ne pas avoir recours à des surcharges ; et de plus, il fit tirer un certain nombre de chiffres-taxe noirs
de 20c. Mais la commission était d'avis que, sans porter atteinte au budget, on pouvait admettre la
taxe de 15 cent, et la Chambre, puis le Sénat, en séance publique, votèrent le rapport de la Commission.
Le ministre, M. Cochery, s'exécuta de bonne grâce et fit donc tirer en bleu le timbre-poste de
15 cent, qui avait été gris jusqu'alors. Ce dernier fut supprimé.
Quelques temps après, on apprit que tout le stock des timbres-poste bleus de 20 cent, avait
été envoyé dans une des colonies françaises : Guadeloupe ou Martinique, mais on ne put jamais rien
affirmer de positif, quant à la localité.
Dernièrement, M. J.-B. Moens, recevait une lettre de son correspondant de la Guadeloupe,
qu'il résume dans le n° 200 du Timbre-Poste, pages 60 et 61, et qui constate un auto-da-fé de timbres
de la valeur de 300,000 francs.
Je pose la question suivante :
Dans le sacrifice de ce jour-là, n'aurait-on pas brûlé les timbres-poste de 20c bleus, ainsi que les
chiffres-taxe 20c. noirs ?
réponse s. p. p.
La réponse est à M. J.-B. Moens.
J. Goutier.
Nous regrettons de ne pouvoir répondre aux questions qui nous sont posées et que nous avons
fait tenir à notre correspondant de la Guadeloupe.
En attendant cette réponse, voici notre opinion :
Le type des timbres français n'étant pas celui des timbres des colonies, il nous paraît peu probable
que ce 20 centimes, bleu, ait pris le chemin de la Martinique ou de la Guadeloupe. Mais il y a
des gens si heureux qu'il ne nous étonnerait pas d'apprendre un jour qu'on a retrouvé quelques-
uns de ces timbres au fond d'un tiroir quelconque où ils avaient été.... oubliés.
Pour le timbre-taxe 20 centimes il nous parait moins probable encore qu'ils aient été envoyés à
l'une de ces deux colonies, attendu que la Martinique n'emploie pas les timbres-taxe et quant à la
Guadeloupe, elle ne fait usage que de ceux qu'elle a émis dans la colonie même : il n'y avait donc
aucun motif de les adresser à ces colonies, la Cochinchine et le Sénégal recevant seules des timbres-
taxe delà métropole.
Le mystère qui entoure ces timbres, le voyage qu'on leur fait faire, ne cacherait-il pas un détournement ?

Page XVI - De quelques essais intéressants, par Richard Krause.

Page XVII - Les timbres-poste de Guinée, par J. N. Marsden.

Page XX - De quelques enveloppes DE Hambourg, par Hugo Lubkert.

Page XX - Monsieur le docteur Legrand.

 

 


Nous avions bien compté offrir à nos lecteurs, à l'occasion du 25 e anniversaire du Timbre-Poste,
quelques lignes du plus fécond de nos collaborateurs, mais des circonstances imprévues nous ont
obligé à renoncer à ce projet. Nous avons donc pensé, qu'à défaut d'article, quelques notes biographiques
seraient lues avec intérêt,sur celui qui fut pendant de longues années le père nourricier du
Timbre-Poste et qui nous exprime ses regrets de ne pouvoir collaborer à ce numéro.
M. J. A. Legrand est né à Paris, en août 1820. Ayant choisi la médecine pour profession, il passa
par les cours ordinaires et fut admis au degrés de docteur en médecine en 1847. Il alla s'établir à
Neuilly s/Seine où il continue à exercer sa profession.
Après avoir encouragé son fils aîné qui avait réuni quelques timbres communs dès janvier 1862,
il continua la collection pour lui-même, son fils l'ayant abandonnée, et il ne tarda pas à devenir l'un
des plus fervents collectionneurs de Paris.
Il se révèle en 1865 par un coup de maître, en publiant comme premier article, dans le Timbrophile,
une étude sur les filigranes, étude si complète qu'elle n'a guère donné l'occasion d'être complétée,
si ce n'est par les émissions parues depuis.
On n'avait jusqu'alors fait aucune distinction entre les divers papiers employés pour les timbres ;
les révélations de M. Legrand eurent le mérite d'ouvrir les yeux aux amateurs, qui ne tardèrent
pas à profiter des remarques si laborieusement faites par lui.
Ce travail a été reproduit en anglais, en 1866, par le Stamp Collectons Magazine et le docteur
Moschkau se l'est même approprié, plus tard, en le publiant en allemand.
Après ce premier succès, le timbrophile publie successivement du même auteur: Les timbres espagnols
lithographies; Les soi-disant timbres de Gibraltar :
Recherches sur les timbres de Vicloria ; Les timbres de Cuba, Natal et Finlande qui sont autant d'études
consciencieuses.
En octobre 1866, le Timbre-Poste a la bonne fortune de publier l'article intitulé : Dentelés et non
dentelés, le point de départ d'une réforme nouvelle de la collection des timbres. En y précisant les
variétés, en donnant un nom aux diverses dentelures, le docteur Legrand réussit encore, malgré
tous les Pendragonites, à convaincre le plus grand nombre des amateurs, à faire ces distinctions fort
négligées jusqu'alors. Il propose son odontomètre destiné à mesurer le nombre de dents ou trous des
timbres, en adoptant une longueur conventionnelle (il choisit deux centimètres), ce qui permet
de se rendre compte de l'écartement qu'il y a entre les dents ou trous, ce qui ne serait pas le cas si l'on
comptait ces dents aux timbres qui ont des dimensions très variées. Ce système a été adopté et il est
encore usité aujourd'hui par tous les amateurs.
A partir de cette époque, l'activité de M. Legrand devient fébrile. Il collabore aux deux journaux : le
Timbrophile et le Timbre-Poste, à qui il envoie régulièrement des articles, toujours savamment étudiés,
trouvant encore le temps de rédiger le catalogue de M. Mahé qui paraît en 1867.
La même année, à court de copie, nous réclamons de l'obligeance de notre collaborateur, de nous
écrire l'article : Timbres de Moldavie et de Roumanie, ce qu'il fait au pied levé, pour nous être agréable.
En 1868, arrive sa proposition de changer la dénomination des côtés des timbres : le côté droit
(dextre) deviendrait le gauche (senestre) et celui-ci le droit. Nous combattîmes cette proposition de
compte à demi avec feu notre ami De Rives de Seine (capitaine Belleville). Avons-nous réussi
à convaincre le docteur des inconvénients de sa proposition ? toujours est-il qu'il ne donne pas suite
à son idée.
La même année (1868) parait au Timbre-Poste de Mai, l'article magistral: Des enveloppes timbrées,
qui se continue avec succès jusqu'en 1876, tout en traitant d'autres sujets dans difiérents journaux.
C'est ainsi que le Timbre-Poste imprimait successivement : Les timbres de Maurice, 1ere émission ; les
timbres post-office de Maurice ; Variétés du 5 réis Don Pedro ; Le 10 kop. noir de Finlande, etc. Nous
recevions par ballon monté, en 1870 : Le siège de Paris et la timbrophilie. Vinrent ensuite : A propos
des réimpressions lithographiques -.Quelques mots sur les timbres de Moldavie des 2 premières émissions ;
Les timbres de service américains ; Réimpression de 1873 des premiers timbres et enveloppes de Prusse ;
Les soi-disant timbres de Pahlunpoor ; Les timbres de Caboul ; Réimpressions américaines ; De quelques
termes employés en timbrologie ; Le 20 k. 1850 de Finlande (2e sous-type) ; Le timbre-poste international;
Un timbre-poste espagnol ; Le; surcharges des Açores et le papier timbré de Sardaigne.
Le Timbrophile donnait à son tour une série d'articles: Timbres des offices particuliers ; Timbres
de Kaschmir ; Timbres à chiffre 5 d'Hawaii; Le gommage des enveloppes ; Réimpressions de la Nouvelle
Grenade ; Le 1 pence Victoria, reine au trône ; Les timbres de Zurich ; Le 5 c. de Bolivie ; Les
timbres et le service des postes en France, 1870 71, et bien d'autres que nous passons.
En 1872, devenu le rédacteur de la Gazette des timbres, il y donne des articles fort intéressants,
surtout dans la Petite Gazette fit destinés à instruire les jeunes collectionneurs; en 1873, par suite de
changements apportés au journal par son propriétaire, M. Legrand rédige seulement la Petite
Gazette et l'année suivante, par suite d'autres changements... la Petite Gazette se trouve supprimée.
C'est alors que nous lui proposons d'éditer un journal nouveau« Le Timbre Fiscal » dont il serait
le rédacteur et qui ne s'occuperait que de timbres fiscaux. M. Legrand accepte avec empressement
et se dévoue avec ardeur à cette œuvre nouvelle, jusqu'au jour où (septembre 1878) les rapports
cessent entre nous. Mais... Schwaium Druber !
Depuis longtemps, le Dr Legrand nourrissait le projet de former une société timbrophilique à Paris.
Ce projet qui n'avait pu se réaliser en 1865 réussit enfin en 1874. L'idée n'était pas neuve, mais l'exemple
donné à Paris a porté ses fruits, puisque des sociétés analogues existent depuis un peu partout.
M. Legrand est nommé, dès le début, secrétaire de la Société française de timbrologie, fonction qu'il
n'a cessé d'exercer jusqu'aujourd'hui- C'est sur son initiative, que la société fait paraître un bulletin qui
contient des articles savamment traités. Cependant nous reprocherons à ce bulletin de paraître
trop tardivement, ce qui lui enlève une grande partie de son intérêt pour les « nouvelles » qui
n'en sont plus.
En 1878, il devient l'organisateur principal du congrès international des timbrophiles, dont nous
n'avons jamais bien compris l'utilité. Quoiqu'il en soit, nous lui devons un livre qui contient des
choses fort intéressantes à consulter.
En résumé, il faut reconnaître que c'est M. le docteur Legrand qui a fait d'une timbromanie
qu'elle était au début, une science nouvelle à laquelle il a donné une impulsion et une direction
qui manquaient absolument. C'est à ses écrits que nous devons en grande partie cette classification
rationnelle, consistant à tenir compte des différents papiers, dentelures, etc., des timbres, et l'abandon
presque complet de cette idée saugrenue de couper les timbres de leurs enveloppes, au lieu de les conserver
dans l'état où elles sont émises.
Nous regrettons beaucoup que notre ancien collaborateur ait déposé sa plume, si active jadis,
mais cependant quand on a à son actif un passé comme celui dont nous avons parlé, on a le droit
de se reposer sur ses lauriers.
J.-B. Moens.

Page XXII - De l'utilité des tinbres oblitérés, par J.-B. Moens.

 

 

...On le voit, les timbres oblitérés ont du bon, et n'auraient-ils d'autre but que de démontrer que
l'infaillibilité n'existe pas ici bas, que ce serait déjà quelque chose.

Page XXIV - Croissant-Toughra. Armoiries de l'Empire Ottoman, par F. Mongeri.

Page XXVII - Les premiers Timbres français, par C. P. M. P.

Mon cher monsieur Moens,
Vous me demandez de faire, pour ce que vous nommez : Le numéro Jubilaire de votre journal le Timbre-Poste, un article sur
les premiers timbres français. Vous ne pouvez douter de mon bon vouloir en ceci ; mais le sujet que vous m'indiquez a été
tellement exploité que je ne sais vraiment s'il y a encore là quelque chose à glaner. En outre, isolé comme je le suis, tout en dehors
du mouvement des choses qui se rapportent aux timbres, et dépourvu de tous documents, j'ai bien peur de ne faire rien qui
vaille. Quoiqu'il en soit et sans autre préambule, je mets ce qui suit à votre disposition ; à vous de juger si ces quelques lignes
peuvent remplir votre but. C. P. M. P.
C'est en 1848 que la France, toujours à la tète du progrès, s'il faut en croire de maladroits chauvins,
songea sérieusement à se pourvoir de timbres-poste.
Un projet de décret dans ce sens fut présenté le 26 mai 1848, à l'Assemblée Nationale; l'on était
alors en République. Une Commission fut nommée immédiatement et malgré les néfastes événements
de juin, un rapport favorable put être déposé moins de trois mois après, le 17 août, sur le bureau
de l'Assemblée, par le citoyen St-Priest.
Le décret ne fut pas voté d'emblée; il y eu lutte, vu le mauvais état des finances. Cependant le bon
sens l'emporta et le 24 août 1848, le décret heureusement passa. Pouvait-on plus longtemps rester en
arrière? Depuis neuf ans déjà l'Angleterre avait accompli sa réforme postale, et dans la même
voie étaient entrés, depuis, divers grands et petits gouvernements ; tels que ceux des Etats-Unis
d'Amérique, de l'Empire du Brésil, du canton suisse de Zurich, de celui de Genève, de la ville de
Bâle, de File Maurice (colonie anglaise), etc.
Cette réforme postale portait sur quatre points. Jadis le taux de la taxe des lettres était basée sur
la distance à parcourir: ce taux était fort élevé; la taxe était généralement payée par le destinataire
et elle devait l'être en monnaie, au moment de l'envoi ou de la réception de la missive. Or, la
réforme à accomplir visait au contraire 1° un taux uniforme quelle que fut la distance; 2° une
taxe aussi réduite que possible; 3 le paiement de cette taxe par l'expéditeur plutôt que par le destinataire;
enfin 4° la possibilité de mettre l'expéditeur à même de payer cette dite taxe, à toute
heure de nuit et de jour, sans avoir besoin d'entrer dans aucun bureau de poste.
Les deux premiers points devaient amener une notable diminution dans les recettes, du moins au
début ; mais on comptait, avec juste raison, sur un accroissement considérable et toujours progressif
des correspondances. Toutefois on n'osa pas, en France, imiter tout-à-fait l'Angleterre, et réduire
à 10 centimes le taux uniforme delà taxe d'une lettre; on ne descendit pas plus bas que 20 centimes pour
toute missive du poids de 7 grammes et demi et audessous, circulant de bureau à bureau à l'intérieur
de la France y compris la Corse et l'Algérie. Les lettres pesant de 7 grammes et demi à 15 grammes
furent taxées à 40 centimes. Enfin les lettres et papiers d'un poids excédant 15 grammes et n'en
dépassant pas 100 devaient payer 1 franc.
Au-delà de 100 grammes la taxe fut fixée aussi à 1 franc par chaque 100 grammes ou fraction de
100 grammes excédant.
Quant aux deux derniers points ils furent atteints en mettant à la disposition du public des cachets
ou timbres mobiles, gommés au dos et pouvant ainsi être apposés sur les lettres avant de les jeter
à la poste. Ces timbres, de couleurs différentes, devaient être vendus par FAdministration au prix
de 20 centimes, de 40 centimes, et de 1 franc, et placé sur une lettre, servir à son affranchissement
selon son poids.
Ce ne fut qu'à partir du 1 er janvier 1849, que le nouveau système put être mis à exécution.
Dans l'intervalle, l'Administration des finances eut à s'occuper des moyens d'exécution du décret
voté par l'Assemblée nationale et entr'autres du dessin des timbres, de la reproduction de ce dessin,
ainsi que de la couleur à attribuer à chacune des valeurs à émettre.
Le dessin et la gravure de ces premiers timbres français sont l'œuvre, croyons-nous, du
célèbre graveur de la Monnaie de Paris, J.J. Barre, et peut-être aussi de son fils A. Barre qui, quelques
années plus tard, succéda à son père dans les fonctions de graveur de la Monnaie. La reproduction
du coin et la fabrication des timbres furent ensuite confiées à un autre graveur, célèbre aussi,
et nommé Hulot. Grâces à ces éminents artistes la France, par ses premiers tinjbres-poste put immédiatement
rivaliser avec les plus beaux spécimen alors connus : ceux de la Grande-Bretagne par
exemple, et ceux des Etats-Unis d'Amérique.
On fut moins heureux en ce qui regarde les couleurs des timbres. Il est vraiment déplorable
d'avoir à constater que, soit ignorance, soit insouciance, on a fait, un peu partout et notoirement en
France, à ce sujet, école sur école. Pour nous en tenir, ici, aux seuls timbres français de la
première émission, nous n'allons parler que de la faute commise, à l'époque de cette émission,
en ne profitant pas des expériences faites ailleurs et par suite en faisant emploi, pour l'un
des trois timbres à émettre, d'une couleur déjà reconnue défectueuse. Nous voulons parler du
timbre noir de 20 centimes.
La couleur noire avait déjà été, neuf ans avant la création des timbres français, désignée, en
Angleterre, pour les timbres de taxe simple fixée à un penny et c'est ainsi, du reste, qu'ils firent leur
apparition et furent maintenus en circulation depuis mai 1840 jusqu'en janvier 1841. Mais on se
rendit bien vite compte des désagréments qu'entrainait son emploi. D'abord la contrefaçon du
timbre en était facilitée; ensuite, et surtout, on constata que les marques d'oblitération, noires
aussi, restaient le plus souvent invisibles et que par cette similitude de couleurs, le même timbre pouvait,
presque impunément, servir plusieurs fois, au moyen d'un lavage, et même sans lavage ni grattage.
On chercha à obvier cet inconvénient en substituant, pour les oblitérations, la couleur
rouge à la couleur noire ; mais cela eut peu de succès et au bout de huit mois, c'est-à-dire en janvier
1841, de nouveaux timbres de un penny, imprimés cette fois en brun-rougeâtre, parurent et vinrent
supplanter tes timbres noirs primitifs.
La question devait donc être, dès lors, considérée comme tranchée pour tout le monde. Le noir
était une couleur qui ne pouvait être employée pour les timbres-poste qu'après avoir épuisé toutes
celles dont l'emploi ne présentait aucun inconvénient, et on devait, pas dessus tout, ne l'attribuer,
en tous cas, à aucune des valeurs d'un usage fréquent.
Le gouvernement français fit donc tout le contraire de ce qu'il fallait faire en donnant à son timbre
de taxe simple la couleur noire. Il s'en repentit immédiatement, mais moins prompt que les anglais,
à revenir sur l'erreur commise, ce ne fut qu'en juillet 1850 que la faute fut réparée et que les
timbres-poste servant à l'affranchissement des lettres simples devinrent, de noirs qu'ils étaient à
leur début, les timbres bleus que nous connaissons aujourd'hui et qui sont demeurés tels depuis, sauf
le dessin, bien entendu.
Un autre des trois timbres décrétés le 24 août 1848, eut à subir une modification analogue.
Sur ces trois timbres, deux seulement furent livrés au public le premier janvier 1848, le timbre-
poste noir de 20 centimes représentant la taxe d'une lettre ne pesant pas plus de 7 grammes et
demi, et le timbres de 1 franc destiné à l'affranchissement des lettres et papiers d'un poids dépassant
15 grammes et n'allant pas au delà de 100 grammes; à ce timbre on affecta la couleur vermillon;
c'est ainsi qu'il parut en effet. Cela dura six à sept mois, mais en août 1849, on changea tout à
coup la couleur du timbre de 1 franc. De vermilIon il devint carmin plus ou moins foncé ; avis en
fut donné à tous les directeurs des postes et un spécimen du timbre avec sa nouvelle couleur leur
fut envoyé.
Quel fut le motif d'un pareil changement? Nous l'ignorons ; mais voici ce qui est supposable.
Le timbre de 40 centimes n'avait pas été livré au public en janvier 1849, comme ceux de 20 centimes
et de 1 franc ; il ne parut même qu'en décembre 1849 et était de couleur orange. Or, le
vermillon du timbre de 1 franc, et la couleur orange du timbre de 40 centimes devaient forcément
se confondre. On s'en aperçut probablement et fort heureusement à temps, et avant de lancer le
40 centimes, orange, on modifia la couleur du 1 franc et on le rendit carmin.
Les trois timbres dout nous venons de parler forment ce qu'on peut appeler la première série des
timbres-poste français. Cette première série dura de janvier 1849 à juillet 1850, époque à laquelle la
la taxe postale fut portée de 20 centimes à 25 centimes.

PREMIÈRE SÉRIE DES TIMBRES- POSTE FRANÇAIS.

République française. Taxe à 20 centimes.
1° 20 centimes : noir sur papier blanc ou légèrement teinté jaunâtre ou verddtre. Emis janvier 1849.
2° 40 centimes : orange, papier très légèrement teinté jaunâtre, ou mieux "cream laid". Emis décembre 1849.
3° 1 franc : vermillon; papier plus ou moin légérement teinté jaunâtre. Emis janvier 1849. Couleur vermillon changée en
carmin à partir d'août 1849.

DURÉE DE LA SÉRIE.
De janvier 1849 à juillet 1850.
TYPE :
Tète de Liberté dans un cercle perlé. — repub. franc, en haut.
Valeur avec le mot postes, en bas.
Papier uni, teinté. Timbres non perforés.
La réforme postale en France fut décrétée comme nous l'avons dit en août 1848, à propos du budget
de 1849
Lorsqu'en 1849 on eut à s'occuper du budget de 1850, la question fut mise de nouveau a l'ordre
du jour. On ne toucha pas au système de la taxe uniforme, mais en face des embarras de plus en
plus grands causés par la crise financière on résolut d'élever la taxe et de la porter de 20 centimes
à 25 centimes: misérable ressource; mais la majorité à l'Assemblée Nationale le voulut ainsi.
Le projet lut présenté le 3 août 1849; le rapport fut déposé par le citoyen Gouin le 16 mars 1850;
la discussion eut lieu le 17 mai suivant et le lendemain, 18 mai, la loi fut votée, pour entrer en
vigueur à partir du 1er juillet 1850. Conformément à cette loi, le timbre de 20 centimes devint timbre
de 25 centimes; les timbres de 40 centimes et de 1 franc demeurèrent sans modification, et comme
appoints, au lieu de créer un timbre de 50 centimes supprimant celui de 40 centimes, on créa deux
nouvelles valeurs, savoir : un timbre de 10 centimes et un de 15 centimes.
Le public fut généreusement averti qu'il pourrait à l'aide de ces divers timbres, faire toutes les
combinaisons pour arriver à l'affranchissement de ses lettres; en outre, on le prévint, non moins
généreusement, que s'il en mettait, de ces timbres, plus qu'il n'en fallait, le surplus ne lui serait pas
remboursé.
Les mêmes artistes que précédemment concoururent à la création et à la multiplication des nouveaux
timbres et continuèrent à donner, tant à l'Administration qu'au public, toute satisfaction.
Le timbre de 10 centimes eut la couleur bistre ; celui de 15 centimes fut émis vert; le 25 centimes
fut imprimé en bleu et non en noir comme son prédécesseur le 20 centimes ; le 40 centimes resta
orange, et le 1 franc continua à être carmin, mais d'un carmin de plus en plus foncé.
Rien à dire contre cet arrangement si ce n'est peut-être que le timbre vert de 1 centime pouvait,
à la lumière, être parfois confondu avec le 25 centimes bleu.
Nous allons terminer cet aperçu des premiers timbres français en donnant, pour la deuxième
série, comme nous l'avons fait pour la première, un tableau synoptique des valeurs qui la composent.

DEUXIÈME SÉRIE DES TIMBRES-POSTE FRANÇAIS.

République française. Taxe à 25 centimes.

1° 10 centimes : bistre sur papier légèrement teinté. Emis 23 juillet 1850.
2° 15 centimes : vert sur papier teinté. Emis 12 septembre 1850.
3° 25 centimes : bleu sur papier teinté. Emis 1er juillet 1850.
4° 40 centimes : orange sur papier teinté. Emis décembre 1849.
5° 1 franc : carmin foncé sur papier teinté. Emis 1er janvier 1849, en vermillon puis changé en carmin août

DURÉE DE LA SÉRIE :

Du 1er juillet 1850 au 12 août 1852.

TYPE :

Semblable en tous points à celui de la 1ere série.
Timbres imprimés sur papier sans filigramme officiel, et livrés au public sans être perforés.

25 Avril 1887. C. P. M. P.

Page XXX - Notations des Monnaies dans l'Inde, par L. Rodet.

Page XXXI - Particularités postales, par le Comte de St-Saud.
(Lettre-Causerie)

Page XXXIII - QUELQUES REMARQUES A L'OCCASION DE CE NUMÉRO JUBILAIRE & NOTES, par T. K. Tapling.
sur quelques variétés de timbres de Ceylan

 

N°289
12 pages
Janvier 1887

 

Chronique.

...

FRANCE.
Nous avons reçu, par M. Roussin, une carte-lettre « opaque » (c'est ainsi que l'appelle l'administration des postes) qui aurait été mise en circulation
le 24 novembre. Elle est en tous points semblable aux autres, sauf que le carton est gris des deux côtés :
15 centimes, bleu sur gris.
D'après M. Le Roy d'Etiolles la carte télégramme pour le service médical de la dernière épidémie du
choléra n'a jamais été mise en usage.
Signalé par l'Ami des timbres, le timbre fiscal de dimension 20 centimes violet, aux armes de l'empire,
ayant été employé à l'usage postal en 1886, à Paris :
20 centimes, violet.
M. Goutier nous écrit :
« Il existe à Paris des maisons spéciales qui se chargent de la distribution des imprimés à domicile.
Mais le concierge qui s'aperçoit que ce sont des imprimés, ne les remet pas, d'où une perte
pour les maisons de commerce. Qu'est-il arrivé ?
depuis 3 mois environ plusieurs maisons ont fait lithographier des timbres étrangers et les collent
sur les enveloppes ou bandes, ce qui donne le change au concierge, qui se décide alors à remettre
les imprimés aux destinataires.
» Jusque là rien de mal, mais on recherche ces timbres et on les vend comme authentiques. Il y
-a jusqu'à présent Sierra Leone 2 p. bleu et Ste-Hélène ».
Les journaux quotidiens sont appelés à traiter d'une foule de choses dont ils ne connaissent,
souvent pas le premier mot. C'est ainsi que tout récemment un article signé Paul Genistry (du
XIXe siècle, pensons-nous,parlant des timbres-poste, citait notre journal comme édité à Paris, il faisait
de M. Maury le grand prêtre de la timbrophilie, de M. Roussin un amateur marchand sur les traces
de M. de Ferrari, de M. Senf un amateur « dont on a reproduit la collection en un album curieux
comptant trois mille cinq cent soixante-dix timbres » etc. etc.
Le Figaro, du 6 décembre, daignant s'occuper des timbres nous apporte cependant quelques lignes
qui ne sont pas dépourvues d'intérêt, les voici :
Les faux timbres- poste. — Voici, comme complément à notre nouvelle d'hier, sur la découverte de deux fabriques de timbres-
poste, les signes auxquels peuvent se reconnaître les faux timbres.
A première vue, ces timbres, quelle que soit leur origine, sont plus pâles que les vrais. Cependant ce n'est point une preuve.
Les vrais timbres actuels sont foncés, mais il y en a eu quelques-uns de pâles.
Le vrai caractère de fausseté est l'impression et surtout la dentelure.
Si on examine, surtout à la loupe, un timbre authentique, on remarque la netteté de son impression typographique; toutes les
tailles de la gravure sont franches, on distingue assez bien les moindres détails, comme par exemple l'expression des deux
petites figures, les fruits ronds de la branche tenue par la Paix, et on lit en partie les signatures sur la marge du bas : A sage inv et
E mouchon d ??
La dentelure en trous ronds réguliers a 13 points, en haut ou en bas, et 1 ; points sur les côtés, plus une petite fraction de trou, -
exactement aux quatre angles.
Les faux fabriqués à Paris sont les plus imparfaits: obtenus par la photolithographie, leur dessin est semblable à celui des vrais,
mais il est rongé ou empâté, il ne supporte pas un instant la comparaison ; pas de fruits ni de feuilles bien indiqués à la branche,
des points au lien de lettres microscopiques pour les signatures du bas Impression bleu laiteux. Dentelure en petits trous, mal
percés, se déchirant mal, 12 en haut, 16 sur les côtés, les trous des quatres angles tombant irrégulièrement, ce qui se voit surtout en feuilles.
Les faux de Chalon sont bien supérieurs : leur dessin serre d'assez prés l'originai tout en étant incorrect ; les tètes sont
mauvaises, des feuilles mais pas de fruits à la branche, O de poste est moins rond qu'aux vrais, République française est en
lettres plus petites; pas de signatures lisibles, la couleur se rapproche du bleu des timbres actuels, plus claire cependant; la
dentelure, régulière sauf aux angles, a 12 trous en haut et en bas au lieu de 13, les côtés sont piqués exactement. Comme ensemble,
ces timbres sont un peu moins larges que les authentiques; si on en place 5 se tenant sur 5 vrais, le groupe a environ 2 millimètres
de moins.
C'est peut-être là la meilleure façon de les reconnaître.
...

Page 12 - Les taux timbres.

 

N°290
12 pages
Février 1887

 

Chronique.

...

FRANCE.
La dernière carte pneumatique 30+30 centimes de 1882 a reçu la surcharge noire oblique : Valable
pour tout Paris. Est-ce quelque chose de neuf ?
nous ne savons, les collectionneurs parisiens étant si discrets depuis quelque temps :
30 + 30 centimes, carmin et noir.
Cette carte, nous écrit M. Le Roy d'Etiolles, est supprimée depuis le 20 Janvier et remplacée par
une autre avec timbre noir. Il n'y plus que deux lignes à gauche ; celle « Tubes pneumatiques » est
supprimée de l'entête et l'avis sous carte-télégramme:
30 + 30 centimes, noir.
Par suite de diminution de taxe, l'enveloppe a le timbre qui subit une modification : le chiffre 75
est biffé de 6 traits et à côté se trouve l'inscription oblique : Taxe réduite — 60 c.
60 centimes sur 75 c,. carmin sur lilas.

...

GUADELOUPE.
En septembre 1884, nous avons parlé d'un timbre-taxe 40 centimes, bleu, dont nous avait
entretenu M. Goutier. Nous le considérions comme un essai ou un timbre blauc passé au bleu...
M. Le Roy d'Etiolles nous écrit qu'il vient de découvrir ce timbre, oblitéré : Pointe à Pitre
7 février 1878; que le papier rappelle celui du 15 centimes de 1879.
L'adoption de deux papiers pour cette dernière émission a peut-être eu lieu antérieurement à 1879,
pour mieux différencier le 25 du 40 centimes imprimés l'un et l'autre depuis 1877, sur papier blanc.
Jusqu'à preuve du contraire (n'ayant pas vu le timbre) nous pensons que cette émission n'a rien
d'invraisemblable, et que si le timbre n'a pas été teint, on peut considérer ce 40 c. bleu comme bon.
...

Page 22 - Les timbres carlistes.
(Suite, voir n°281)

VIENT DE PARAITRE TIMBRES DE PRUSSE par J.-B. MOENS
joli vol. in-18, illustré de 37 gravures
Prix : 4 francs (franco).

 

N°291
12 pages
Mars 1887

 

Chronique.

...

FRANCE.

 

 

Voici le fac-similé de la carte pneumatique dont nous avons parlé le mois passé. Mr Campbell en a
une variété avec les surcharges sans couleur, probablement en creux.

...

Page 34 - Le centenaire de 1789, par J. Goutier.

Page 35 - Le 5 pence, bleu ? de la Nouvelle-Galles du Sud.

Page 36 - Les timbres de Moresnet.

 

N°292
8 pages
Avril 1887

 

Chronique.

...

COLONIES FRANÇAISES.
Un de nos correspondants nous a fait voir un timbre oblitéré de 10 centimes, type actuel, qui lui
est venu de Saint-Denis (Réunion) à l'état non dentelé :
10 centimes, noir sur lilas, type sage non-dentelé.

...

Page 44 - Exposition de timbres à Anvers.

 

N°293
12 pages
Mai 1887

 

Chronique.

Page 53 - Les faux timbres-poste français (faux de chalons, 15 centimes bleu type sage).
Les faussaires ont été condamnés, le 24 décembre dernier, par le tribunal correctionnel de Chàlon :
le principal inculpé Conry à quatre ans de prison et deux mille francs d'amende; Mugnier et Rodet
à deux ans de prison et mille francs d'amende ; les femmes Mugnier et Derlin à six mois de prison et
cent francs d'amende. Tous solidairement aux dépens.
A propos de faux timbres, ce cher Arthur rappelle « un mot amusant » de Th. Grimm du Petit Journal
où il est dit « qu'un timbre faux se vend couramment fr. 3 et 3,50 alors que le timbre vrai se
place à 15 centimes : que demain ces mêmes timbres imités se vendront 5 et 10 francs peut-être, à
moins qu'un industriel ne parvienne à imiter ces timbres imités ».
Or, veut-on savoir de qui Th. Grimm tient « le mot amusant » ? d'Arthur lui-même ! On ne saurait
être plus modeste.
« Oh ! sa tête, sa tête ! »
Cet article, composé depuis plusieurs mois, attendait son tour pour paraître. Voici que les
tribunaux ont eu l'occasion depuis de s'occuper d'autres faussaires à ce qu'en écrit le Petit Parisien
du 9 avril dernier :
« Quatre contrefacteurs dont l'industrie illicite consistait à fabriquer des faux timbres-poste et
à les lancer dans la circulation viennent de comparaître devant le Tribunal correctionnel de la Seine.
» Le mode de procéder était des plus simples : après avoir fabriqué clandestinement les faux
timbres, ces individus allaient les vendre dans les débits de tabac.
» Les contrefacteurs ont été condamnés :
» Centy à cinq ans de prison et 500 fr. d'amende; Guisinot à quatre ans et 500 fr. d'amende; Cabaret
à deux ans et 200 fr ; Domergue à treize mois et 100 francs. »

Page 54 - Les timbres carlistes.
(Suite voir n° 290)

Page 55 - Les timbres du Pérou.

 

N°294
8 pages
Juin 1887

 

Chronique.

...

FRANCE.
La surcharge valable pour tout Paris, sur les cartes pneumatiques, 30 et 50 centimes, existe en
deux variétés 72 1/2 mm de long et 83, celle-ci, la dernière émise, est plus commune que la première
dont les caractères sont un peu plus petits.
Communication de M. Le Roy d'Etiolles:
30 centimes, noir et rouge sur chamois.
50 centimes, noir et rouge sur bleu.

...

GUYANE FRANÇAISE.
Ont été vus par M.Goutier, les timbres poste 2 c, vert, figures allégoriques et 2 c, brun, figurine
assise, ayant la surcharge : Guy. Franc. 5 :

...

MADAGASCAR.
Le journal d'Arthur publie sans raison une lettre de M G.Campbell où il est dit que le consul anglais
de Tamatave soutient que les timbres que nous connaissons n'ont jamais existé. M. Campbell n'a
pas eu la patience d'attendre la réponse à une nouvelle demande d'information qu'il doit recevoir dit-il,
vers le 1er août. C'était cependant prudent car le consul anglais parle de ce qu'il ne sait pas.
A son affirmation, nous répondons que nous avons eu en mains la lettre que le consul de Antanarive
a écrite à M. Siewert en lui envoyant les timbres qu'il emploie et qu'il a émis. MM. Whitfield
King et Cie et M. Marsden doivent avoir des lettres semblables.
Donc beaucoup de bruit pour rien.

...

MARTINIQUE.
Qui a bu, boira !
Voici de nouvelles surcharges: il y en a pour tous les goûts. C'est M. Le Roy d'Etiolles qui a
l'obligeance de nous les faire connaître le premier.
Il y a d'abord la surcharge M.Q.E. 15 c. (2 variétés de lettres, de dimensions différentes) puis
Martinique 015 et enfin Martinique 15. Ces trois surcharges on les rencontre sur le type dentelé
actuel, valeur 20 centimes.
Ont été émis le 2 Mai dernier.
...

 

N°295
8 pages
Juillet 1887

 

Chronique.

...

SENEGAL

...

Page 67 - L'exposition de timbres à Anvers.

 

 

 

N°296
8 pages
Aout 1887

 

Chronique.

...

COCHINCHINE.

...

FRANCE.
La carte avec réponse 10+10 centimes a actuellement quatre lignes d'adresse et les mots : réservé
exclusivement modifiés en exclusivement réservé:
10+10 centimes, noir sur bleu pâle.
Nous avons dit, d'après un renseignement de M. Le Roy d'Etiolles, qu'il existait deux variétés
de surcharge de la carte pneumatique (voir n° 294).
D'après un avis qui nous arrive de Paris, la soi-disant surcharge « rare », la plus petite, aurait été
faite par un imprimeur dans le but unique de mettre en doute notre correspondant, à qui des
exemplaires annulés furent même montrés pour compléter la mystification.
Donc, sans valeur cette surcharge « rare ».
Aux termes d'un arrêté ministériel du 12 mai dernier, les commerçants ou industriels pourront
vendre à prix réduit ou même délivrer gratuitement les enveloppes timbrées ou cartes sur lesquelles
des annonces auraient été imprimées.Il y a , cependant certaines formalités à remplir qu'énumère
le dit arrêté.
Profitant de cette mesure « La Missive » a obtenu l'autorisation de vendre les cartes-lettres
chez les débitants de tabac, par l'addition de réclames et annonces sur les deux faces intérieures
et d'autres annonces ajoutées à un feuillet qu'il est défendu d'enlever. Ces cartes se vendent 5 centimes,
ainsi qu'il est annoncé sur la face,en dessous de carte lettre, par les mots : vendue 5 centimes; au
revers il y a en oblique :
Arrêté ministériel du 12 mai 1887
Autorisation ministérielle du 12 mai 1887
5 centimes sur 15 c, bleu, surch. bleue.

...

GUYANE FRANCAISE.

...

Page 83 - Les timbres de Madagascar.

M. Maury a une façon toute particulière de discuter. Quand, par aventure, il s'y décide, ce
n'est pas à MM. Pierre, Paul ou Jacques qu'il répond, c'est à M. On. "On nous accuse de pessimisme";
"On nous accuse de faire beaucoup de bruit", etc. etc. C'est du reste encore la même
tactique qu'il a adoptée pour faire son journal.
Voit-il chez un confrère un fruit qui lui convient, il s'en empare sans façon et le sert comme de provenance
directe des jardins de l'hôtel des timbres,
ce qui fait, qu'il peut dire, à l'instar de Figaro :
"il n'y a pas de coup de piston, il n'y a pas de nouvelle, voulons-nous dire, qui n'émane de votre serviteur Maury".
Entre deux représentations de son théâtre guignol, l'ami Arthur s'est senti quelques velléités de
fulminer contre les timbres de Madagascar trop encombrants dans un album. Il a donc saisi
l'occasion qui se présentait à lui de publier la lettre de M. G. Campbell résumant celle que celui-ci
avait reçue du Consul général à Tamatave.
Il est certes fort louable de chercher à garantir les amateurs contre toutes les carottes qui surgissent
à chaque instant. Mais il nous semble étrange de voir mettre à l'index les timbres de Madagascar,
admis généralement comme bons, tout cela parce qu'il a plu à un Consul ignorant mais général, de
dire : "Ces timbres n'existent pas et n'ont jamais existés".
Cette réponse du Consul, nous la connaissions depuis longtemps. Elle a été faite textuellement à
un officier français, vers août 1886, lorsqu'il se présenta dans les bureaux du Consulat à Tamatave,
le Timbre- Poste à la main où le type se trouvait reproduit.
Ainsi voilà un Consul... général à qui l'on présente un timbre qu'il déclare immédiatement faux.
Il le voit revêtu du cachet du consulat, ce qui ne l'émeut pas,et ce n'est qu'un an après qu'il s'aperçoit
que le timbre a existé comme on le verra par la lettre suivante. Quant à faire une enquête comme
tout le lui commandait, il n'y a seulement pas songé.

Voici la lettre.

Tamatave le 1er Mai 1887.
Cher monsieur Campbell,
Depuis ma dernière lettre j'ai trouvé que des timbres-poste semblables à ceux dont vous m'avez envoyé un exemplaire ont
été en existence dans la capitale, mais comme ils ne sont pas autorisés, j'ai ordonné qu'on en cesse la vente.
Croyez-moi etc.
John G. Haggard.
Consul général d'Angleterre.

Antérieurement à cette lettre, M. le Consul général déclare que les lettres et paquets d'Antanamarive
passent par son consulat et que jamais ils n'ont été revêtus de timbres. C'est un peu hasardé, nous semble-t-il.
Si le courrier consulaire pour l'Europe, voie de Maurice ou Réunion passe par Tamatave, il est
certain qu'il est empaqueté et cacheté comme cela se fait partout et toujours. M. le Consul général
n'a donc pas l'occasion de s'assurer s'il y a ou non des timbres sur la correspondance.
Quant à ordonner la cessation de la vente des timbres, nous croyons que M. le Consul général
n'en a pas le droit, et à la place du Consul d'Antanamarive, nous l'enverrions carrément promener.
Les timbres émis à Antanamarive ne sont pas des timbres-poste destinés à affranchir ; leur présence
n'a d'autre but que de constater ce qui a été payé au consulat de cette ville et selon que les lettres
ou paquets sont acheminés voie de Maurice ou de la Réunion, ils sont affranchis dans ces dernières
iles d'après la valeur des timbres Madagascar qu'on y a collé par un des angles. Le correspondant de
Maurice ou Réunion en détachant ces timbres a ainsi une reconnaissance de dette de la part du Consul.
Ces timbres ne sont donc que des bons de remboursements et s'il plaît aux correspondants du
Consul d' Antanamarive de les accepter, cela ne regarde nullement M. le Consul général qui n'a à
intervenir que lorsqu'il y a fraude.
Comme il n'a été donné aucune bonne raison pour faire croire à la fausseté des timbres de Madagascar,
nous continuerons à les considérer comme bons. Nous est avis qu'un Consul peut être aussi
honorable qu'un Consul général et que la loyauté ne se jauge pas d'après le rang qu'on occupe.
Maître Arthur, conviendra peut-être qu'il ne s'agit pas, comme dans cette circonstance, de lancer
un pétard à tout hasard, et qu'il vaut toujours mieux attendre le moment psychologique.

Page 84 - Les timbres de Bokhara, par De Semenoff.

Page 84 - Société timbrophilique à Bruxelles.

 

N°297
8 pages
Septembre 1887

 

Chronique.

...

COCHINCHINE.

...

MADAGASCAR.
Répondant à un de ses correspondants, le Philatélic Record dit avoir vu des lettres de Madagascar
portant des timbres comme nous l'avons indiqué. Donc, ils ont été en usage, donc le consul général
ne sait ce qu'il dit lorsqu'il prétend que ces timbres n'ont pas eu d'emploi. Mais un fait d'une gravité
toute exceptionnelle, révélé par notre confrère anglais, est que nous semblons ignorer qu'il y a
un consul à Madagascar et deux vice-consuls dont un non rétribué. C'est pourtant vrai. Nous nous
demandons cependant le rapport qu'il peut bien y avoir entre trois consuls ou vice-consuls anglais
rétribués ou non et des timbres-poste : un fauteuil d'orchestre à la première représentation du guignol
d'Arthur à qui pourra nous instruire.

MARTINIQUE.
Les timbres-taxe ont été introduits dans cette colonie française le 1er août, nous écrit M. Planus.
D'après ce correspondant, ces timbres seraient surchargés du mot : Martinique en rouge placé
obliquement Nous ne voyons pas trop pourquoi des timbres destinés à être employés exclusivement
pour la colonie recevraient une surcharge qui, selon nous, ne peut être qu'une oblitération comme jadis
les timbres du Sénégal.
Il y aurait les valeurs suivantes :
Centimes : 1, 2, 3, 4, 5, 15, 30, 40, 60, noirs.
Francs : 1, 2, 5, brun-rouge.
Le 10 centimes n'existerait pas.
...

SÉNÉGAL.
M. Le Roy d'Etiolles a découvert une septième variété où le chiffre 1 n'a pas de trait horizontal
en haut et en bas :
15 c. sur 20 c, brique sur vert et noir.

...

Page 91 - Les timbres de Luxembourg.

Page 92 - Variété du 6 cuartos, 1852, d'Espagne.

Page 92 - Les postes italiennes devant la justice.

Page 92 - Quelques remarques sur les derniers Guatemala.
(Suite et fin voir n°183).

Page 92 - Timbres de Tolima.

 

N°298
8 pages
Octobre 1887

 

Chronique.

Page 97 - Le timbre de Milbury.

Page 97 - Timbre de Bayonne (New Jersey.)

Page 98 - Les timbres Carlistes.
(Suite. — Voir n° 293).

 

N°299
8 pages
Novembre 1887

 

Chronique.

...

FRANCE.
On y fait usage depuis peu d'enveloppes grand format avec annonces, qui, au lieu de 15 centimes
se vendent 5. Le timbre est à gauche.
D'après M. Le Roy d'Etiolles ces enveloppes et les cartes-lettres annonces ne se vendent pas au
public. A qui alors? Nous avons toujours supposé que les annonces étaient faites pour le public et
ce serait à lui maintenant à qui on refuserait ces enveloppes et ces cartes ! !

...

GUYANE FRANÇAISE
Le timbre 2 c. brun sur paille de 1879 existe avec la surcharge Dec. 1886, 0,05 cent, en noir :
0,05 c. sur 2 c. brun rouge s. paille et noir.

...

MARTINIQUE.
Il paraîtrait que les timbres-taxe sont bien authentiques avec la mystérieuse surcharge Martinique.
Il y aurait, d'après une communication de M. Ch. Diena, une valeur en plus que nous n'avons pas
signalée : 20 centimes.

...

Page 106 - Les timbres du Pérou surchargés.

Page 106 - Une enveloppe de Wenden (Livonie).

Page 106 - L'enveloppe locale de Sydney.

Page 107 - Le timbre 10 c. de la Nouvelle Calédonie.

Page 107 - Les timbres Carlistes.
(Suite et fin. — Voir N° 298).

 

N°300
8 pages
Décembre 1887

 

Chronique.

...

COCHINCHINE.

...

FRANCE.
Le XIX e Siècle du 10 novembre dernier fait connaître le vœu de la commission du budget, comme suit :
« A propos de la discussion du budget des postes et télégraphes, M. Turquet a soulevé la
question de la griffe présidentielle, ou plutôt de la franchise postale.
» Il a proposé à la commission d'émettre le vœu que le gouvernement fût invité à étudier le système
mis en pratique aux Etats-Unis.
" Aux Etats-Unis, le pouvoir exécutif et chaque ministère reçoivent de la direction des postes le
nombre de timbres nécessaires à assurer leur service respectif. Ces timbres sont d'une couleur particulière
pour chaque ministère. Ils portent l'effigie d'un grand homme de la République. Comme
valeur, ils correspondent à tous les timbres ordinaires mis en circulation ; ils n'en diffèrent que
par la couleur qu'ils portent à l'effigie dont ils sont frappés.
» En fin d'exercice, le directeur des postes collationne les reçus délivrés par le pouvoir exécutif et
par chaque ministère. La commission du budget et le Congrès sont ainsi mis à même de savoir exactement
quel a été l'usage fait de la franchise par le pouvoir exécutif et par chaque département ministériel.
» Si un abus a été commis dans nn ministère, la commission du budget et le Congrès peuvent
ainsi le relever.
» La commission du budget a adopté le vœu de M. Turquet. »

...

MADAGASCAR.

...

Page 116 - Nouvelle découverte.

Page 116 - Les plus vieux timbres allemands, par Richard Krause.

Page 116 - Les timbres « Postbewys » des Pays-Bas.

Page 116 - Timbres de Tolima.